
La Bourse de Paris a clôturé sur un léger rebond jeudi, l'indice CAC 40 grappillant 0,38%, soutenu par la hausse de Wall Street où les valeurs énergétiques profitaient du rebond du pétrole.
L'indice parisien a gagné 12,69 points à 3.310,87 points, dans un volume d'échanges de 5,529 milliards d'euros, après avoir rechuté mercredi de 5,10%.
Londres a pris 1,16% et Francfort a perdu 1,13%, tandis que l'Eurostoxx a cédé 0,60%.
Après avoir ouvert de manière hésitante et lâché plus de 3% à la mi-séance, le marché parisien a remonté la pente, porté par la hausse de Wall Street qui bénéficiait du renchérissement du prix du pétrole.
Vers 17H30 (15H30 GMT), le Dow Jones prenait 1,86% et le Nasdaq 0,53%.
Le pétrole a terminé les échanges européens en hausse jeudi, après plusieurs déclarations de membres de l'Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) qui ont conforté les investisseurs dans leurs anticipations de baisse de la production.
Vers 16H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait en hausse de 2,55 dollars à 67,07 dollars à Londres, tandis que le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre prenait 2,30 dollars à 69,05 dollars à New York.
"Il n'y a pas de visibilité sur les marchés ce qui rend la place parisienne très dépendante du marché américain", note Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
En pleine période de publications trimestrielles, les investisseurs sont toutefois restés inquiets des répercussions de la crise financière sur la rentabilité des entreprises.
Les marchés font preuve de fragilité, marqués par les annonces de résultats trimestriels "décevants" et "sur fond de crainte de récession économique grave et durable", observe Valérie Plagnol, directrice de la stratégie au Crédit Mutuel-CIC.
Après Boeing, Yahoo! ou Merck, le groupe américain de messagerie UPS a à son tour annoncé jeudi un fort recul de son bénéfice au troisième trimestre, déclarant s'attendre à plusieurs trimestres difficiles.
Témoin de la dégradation de la conjoncture, le moral des industriels français, mesuré par l'Insee, a atteint par ailleurs en octobre son niveau le plus bas depuis décembre 1993, tandis que le nombre de nouveaux chômeurs indemnisés aux Etats-Unis a augmenté plus qu'attendu par les analystes.
De son côté, l'Allemagne, première économie européenne, a reconnu que le ralentissement mondial affecte durement ses exportations, pilier de sa croissance, alors que dans le même temps le président français Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un fonds souverain national pour investir dans les entreprises stratégiques.
La place parisienne, enfin, doit composer avec la dépréciation de l'euro qui continue d'évoluer autour de 1,28 dollar, pénalisé par les perspectives de récession.
Total (+1,47% à 36,86 euros) a profité de la hausse des cours du pétrole, alors que GDF Suez a bondi de 4,37% à 32,75 euros.
Vallourec (-3,21% à 76,90 euros), ArcelorMittal (-4,00% à 18,49 euros) et Eramet (-7,74% à 155,45 euros) ont particulièrement souffert des craintes que le ralentissement économique fait peser sur la demande mondiale d'acier.
Les valeurs automobiles ont pâti de la révision à la baisse des objectifs du constructeur automobile allemand haut-de-gamme Daimler. Renault a chuté de 7,15% à 25,38 euros, Peugeot de 5,94% à 17,89 euros et Michelin de 8,69% à 37,64 euros).
Alstom (-10,54% à 34,53 euros) a été pénalisée par les incertitudes du groupe helvético-suédois ABB quant à ses perspectives 2009 avivant les inquiétudes sur le secteur.
Air France-KLM (-12,82% à 11,86 euros) a enregistré la plus forte baisse du CAC 40: selon les Echos, la compagnie prévoit "une croissance zéro pour l'exercice en cours, clos le 31 mars prochain, ainsi que pour les deux exercices suivants".