Le souffle a manqué à des marchés européens progressivement asphyxiés par les mauvaises nouvelles venues des Etats-Unis. Les résultats décevants des sociétés américaines ont confirmé le net ralentissement de l'économie mondiale. Soutenue par les valeurs bancaires, la Bourse de Paris a évité de justesse ce mouvement de repli. Sur le marché pétrolier, le baril perd plus de quatre dollars en raison de l'expiration du contrat novembre tandis que l'euro a connu un plus bas depuis plus d'un an et demi. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,78% à 3475,40 points. Le FTSE80 a perdu 0,40% à 3308,17 point
A Zurich, Roche a cédé 5,55% à 170,30 francs suisses. La publication d'un chiffre d'affaires neuf mois très légèrement inférieur aux attentes a empêché le titre du laboratoire de profiter ce matin de l'embellie des marchés. Le SMI, l'indice phare de la Bourse suisse a gagné jusqu'à plus de 2% ce matin. Le groupe bâlois a évoqué l'effet négatif de la hausse du franc suisse depuis janvier pour expliquer cette relative contre-performance. Roche a cependant confirmé ses objectifs 2008 et maintenu son OPA sur sa filiale américaine Genentech. Après Novartis hier, les résultats de Roche démontrent la solidité de la Pharma suisse.
Soitec a chuté de 13,13% à 2,58 euros après avoir lancé un profit warning. Le spécialiste du silicium sur isolant table désormais sur une baisse de l'ordre de 20% du chiffre d'affaires sur l'exercice 2008/09, à taux de change constants, alors qu'il était auparavant attendu stable. En conséquence, la marge opérationnelle devrait être similaire à celle du précédent exercice et non plus supérieure. Le groupe isérois n'est pas le seul à être victime de la dégradation de la conjoncture dans le secteur des semi-conducteurs. Hier, Texas Instruments a dévoilé des perspectives décevantes.
L'Etat français a décidé d'injecter 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées françaises. Une mesure nécessaire, selon le gouvernement, pour qu'elles puissent financer l'économie, et pour que leurs niveaux de capitalisation soient en ligne avec ceux de leurs concurrents internationaux. Credit Agricole obtiendra la somme la plus importante, avec 3 milliards d'euros. Le titre a clôturé en hausse de 15,74%, disputant la première place du CAC 40 à Société Générale, qui a bénéficié également du coup de pouce du gouvernement.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune statistique d'importance n'était attendue aujourd'hui.
L'euro cote 1,3115 dollar. La monnaie européenne a touché un plus bas d'un an et demi face au billet vert à 1,3110.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.