La Bourse de New York était très hésitante jeudi à la mi-journée, au lendemain de sa plus violente chute en vingt ans, dans un marché nerveux et déprimé par les pertes considérables des banques et des indicateurs économiques mitigés: le Dow Jones prenait 0,20 et le Nasdaq 1,11%.
Vers 16H35 GMT, le dow jones industrial average (djia) grappillait 16,73 points, à 8.594,64 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 18,07 points, à 1.646,40 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,29% (2,67 points), à 905,17 points.
Le marché était très instable après avoir connu sa pire séance en plus de vingt ans mercredi, lorsqu'il avait paniqué devant la détérioration de l'économie américaine, plus que jamais au bord de la récession. Le Dow Jones avait chuté de 7,87% pour le Dow Jones, la plus forte depuis le krach d'octobre 1987.
Une fois de plus, l'indice de volatilité Vix atteignait un record, reflet de la nervosité des investisseurs et annonciateur de nouveaux mouvements brusques sur le marché.
Après avoir creusé leurs pertes en matinée, les indices revenaient à l'équilibre.
"La dernière floppée d'indicateurs économiques suggèrent que l'économie va traverser de fortes perturbations dans les mois à venir", ont noté les analystes de Charles Schwab.
La production industrielle a enregistré son plus fort recul en septembre depuis fin 1974. De plus, l'activité industrielle de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) s'est fortement contractée en octobre, un chiffre important car il donne une indication pour le mois en cours.
Les valeurs bancaires pesaient tout particulièrement sur les indices. Citigroup (-4,74% à 15,46 dollars) et Merrill Lynch (-1,75% à 17,92 dollars) ont publié de lourdes pertes jeudi, en plein tumulte financier.
Citigroup a fait état d'un quatrième trimestre consécutif de pertes, de 2,8 milliards de dollars, plombé par de nouvelles charges et dépréciations.
Merrill Lynch, en passe d'être rachetée par Bank of America (-2,10%), a enregistré des pertes multipliées par deux et plus lourdes qu'attendu, sur fond de dépréciations de près de 10 milliards de dollars.
Les valeurs financières suivaient le mouvement, Morgan Stanley cédant 1,65% et Goldman Sachs 1,21%. JPMorgan en revanche était à l'équilibre.
Alors que la période des résultats bat son plein, les publications des entreprises étaient peu à même de rassurer les investisseurs sur l'état de l'économie.
"On voit le pourcentage des entreprises publiant des résultats plus mauvais que prévu s'accélérer, et de nombreuses sociétés qui fournissent des résultats solides comme Intel avertissent les investisseurs que les conditions sont difficiles et pourraient empirer", a souligné Frederic Dickson, de D.A. Davidson.
eBay était lourdement sanctionné après avoir annoncé des prévisions jugées décevantes, chutant de 5,86% à 14,30 dollars.
Continental Airlines (+12,23%) s'est de nouveau inscrit dans le rouge au troisième trimestre, mais ses pertes, creusées par la cherté du carburant, ont été moindres qu'attendu.
En revanche, le groupe diversifié américain United Technologies (UTC, +0,79%) a enregistré au troisième trimestre un bénéfice en progression conforme aux prévisions et vise désormais le haut de sa fourchette de prévisions pour 2008.
Le marché obligataire était lui aussi mitigé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans redescendait à 3,967%, contre 4,011% mercredi soir, et celui à 30 ans se stabilisait à 4,230%, contre 4,228% la veille.