La Bourse de Paris chutait brutalement jeudi matin, le CAC 40 dégringolant de 4,95% dans un marché toujours affolé par les craintes de récession aux Etats-Unis, et effaçant la quasi-totalité de son rebond du début de semaine.
A 9H25 (07H25 GMT), l'indice vedette perdait 167,42 points à 3.213,65 points. Il avait dégringolé de 6,82% mercredi.
Londres abandonnait 5,61%, Francfort 6,44% et l'Eurostoxx 50 6,35%.
La Bourse de New York a connu de son côté sa pire séance en plus de vingt ans, le marché étant en proie à un nouvel accès de panique, plombé par les craintes d'une récession aux Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 7,87% et le Nasdaq 8,47%.
Dans son sillage, les places asiatiques chutaient fortement, à l'image de la Bourse de Tokyo qui a terminé la séance de jeudi sur la deuxième pire chute de son histoire, lâchant 11,41%.
Les investisseurs sont de plus en plus inquiets quant à la santé de l'économie américaine après la mutiplication de mauvais indicateurs, et alors que le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a averti que la reprise de l'économie américaine n'était pas pour "tout de suite".
Confirmant ces inquiétudes, le Livre Beige de la Fed publié mercredi indique que l'activité économique aux Etats-Unis "a faibli en septembre" tandis que le vice-président de la Fed, Donald Kohn, a évoqué une possible baisse de la consommation des ménages au troisième trimestre, qui marquerait le premier recul de cet indicateur depuis 1991.
"Les marchés semblent ne plus avoir de souffle", ont relevé les analystes de BNP Paribas, qui ont mis en avant les "mauvais indicateurs économiques" et "les questions sur la capacité des plans gouvernementaux à faire face à la crise globale".
Les valeurs industrielles continuaient à être attaquées. ArcelorMittal perdait 11,20% à 19,51 euros, Bolloré 11,41% à 97,10 euros, Alcatel-Lucent 6,98% à 1,68 euros ou encore Saint-Gobain 7,64% à 25,45 euros.
Total (-7,49% à 32,82 euros) et Vallourec (-9,83% à 96,00 euros) pâtissaient de la baisse continue des prix du pétrole dans les échanges asiatiques.
Les valeurs bancaires refluaient après l'annonce, par la Banque nationale de Suisse et les autorités helvètes, qu'ils allaient venir en aide à la première banque du pays UBS pour renforcer son bilan, avec la souscription par le gouvernement de titres convertibles pour 6 milliards de francs suisses.
Crédit Agricole lâchait 8,36% à 10,08 euros, Société Générale 7,04% à 45,30 euros, BNP Paribas 4,97% à 56,25 euros et Natixis 2,75% à 2,12 euros.