La Bourse de Paris maintenait ses pertes jeudi en fin de matinée matin, le CAC 40 lâchant 4,31% dans un marché toujours affolé par les craintes de récession aux Etats-Unis, effaçant une grande partie de son rebond du début de semaine.
A 12H00 (14H00 GMT), l'indice vedette abandonnait 145,69 points à 3.235,38 points dans un volume d'échanges de 2,261 milliards d'euros. Il avait perdu jusqu'à 5,15% dans les tous premiers échanges après avoir dégringolé de 6,82% mercredi.
Londres reculait de 4,03%, Francfort de 3,74% et l'Eurostoxx 50 de 4,73%.
La Bourse de New York a connu mercredi sa pire séance en plus de vingt ans, le marché étant en proie à un nouvel accès de panique, plombé par les craintes d'une récession aux Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 7,87% et le Nasdaq 8,47%.
Dans son sillage, les places asiatiques ont clôturé sur un nouveau plongeon, la Bourse de Hong Kong perdant 4,8% et Tokyo 11,41% soit la deuxième plus grande chute de son histoire.
"Les craintes concernant les menaces de récession (...) ont pris le pas sur l'optimisme retrouvé suite aux plans de sauvetage du secteur financier", estiment les analystes de CM-CIC Securities.
Les investisseurs continuent de réaliser des ventes massives, affolés par les mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis, après la mutiplication de mauvais indicateurs.
Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a averti que la reprise de l'économie américaine n'était pas pour "tout de suite".
Le marché doit faire face à "un impact important de la crise financière sur les conditions de financement et sur la confiance des chefs d'entreprises", relèvent le courtier Aurel.
"Un mouvement de déstockage, de réduction des coûts de production et de révision à la baisse des projets d'investissement ne fait aucun doute dans les prochaines semaines", ajoutent-ils.
C'est dans ce contexte qu'à Bruxelles, au second jour de leur sommet, les dirigeants européens devaient appeler à une refonte du système financier mondial, avant une rencontre samedi avec le président américain George W. Bush.
Les valeurs industrielles faisaient toujours partie des premières victimes du recul boursier. ArcelorMittal perdait 6,65% à 20,51 euros, Bolloré 9,67% à 99,00 euros ou encore Lafarge 4,80% à 55,18 euros.
Total (-6,67% à 34,12 euros) et Vallourec (-5,59% à 100,50 euros) pâtissaient de la baisse continue des prix du pétrole, le baril passant sous les 68 dollars à Londres.
La défiance plombait les valeurs financières, après l'annonce des autorités suisses d'une aide de 60 milliards de dollars destinée à la banque UBS durement touchée par les "subprime".
Axa lâchait 8,92% à 17,00 euros, Crédit Agricole 6,55% à 10,28 euros, Société Générale 7,22% à 45,21 euros, et BNP Paribas 6,73% à 55,20 euros, malgré l'annonce d'un accord entre huit banques mutualistes pour se prêter mutuellement de l'argent afin de "redonner confiance au secteur bancaire européen".
Parmi les rares valeurs en hausse, Air France KLM montait de 1,26% à 13,66 euros.