Les marchés européens se sont une nouvelle fois écroulés dans le sillage de l'évolution négative de Wall Street. Les très mauvaises statistiques du jour ont confirmé la situation critique dans laquelle se situe l'économie américaine et, par contagion, européenne. Pour preuve, le baril de brent perdait vers 17h30 plus de 6% à 66,40 dollars, un plus bas depuis plus d'un an. La crise financière continue par ailleurs d'inquiéter. Aujourd'hui, la Suisse est entré au capital d'UBS, en manque de capitaux. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 5,92% à 3181 points. Le FTSE 80 de 5,96% à 3082,05 points.
Le gouvernement helvète et la banque centrale suisse (BNS) vont voler au secours d'UBS (-5,63% à 18,95 francs suisses) en aidant l'établissement à renforcer son bilan. Le gouvernement va ainsi participer à une augmentation de capital d'UBS de six milliards de francs suisses (3,9 milliards d'euros) en souscrivant à une émission d'obligations convertibles. Cette opération permettrait ainsi à l'Etat fédéral de prendre environ 9% du capital de la première banque suisse. Par ailleurs, Credit Suisse, qui prévoit une perte de 840 millions d'euros au troisième trimestre, a annoncé son intention de lever plus de 6 milliards d'euros.
Dans le sillage du repli du pétrole, Total, principal contributeur du CAC 40 a reculé de 9,33% à 33,15 euros. De son côté, Vallourec a perdu 8,88% à 97 euros et Technip 12,18% à 23,87 euros. Cet après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord cédait plus de 6% à 66,4 dollars tandis que le brut léger américain abandonnait 6% à 70 dollars, son plus bas niveau depuis treize mois. Depuis son record historique de juillet à plus de 147 dollars, le baril a perdu plus de la moitié de sa valeur en raison des craintes d'une violente contraction de la demande de brut liée à la récession qui s'abat sur les économies occidentales.
Thomson (- 17,76% à 1,21 euro) a figuré une nouvelle fois parmi les plus fortes baisses du marché srd et s'est rapproché de son plus bas historique touché vendredi dernier à 1,20 euro. Le spécialiste des technologies de l'image a dévoilé ce matin un chiffre d'affaires trimestriel inférieur à ses prévisions. A cette occasion, le nouveau directeur général Frédéric Rose a annoncé que sa principale priorité est de réduire la dette sur les douze prochains mois. Il compte également restructurer ou arrêter les activités non rentables.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 461 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 11 octobre contre 477 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 478000). Il s'agit d'un chiffre inférieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 470 000 inscriptions.
La production industrielle aux Etats-Unis a reculé de 2,8% au mois de septembre. Les économistes tablaient sur un recul de 0,8%. Le taux d'utilisation des capacités de production est ressorti à 76,4%, ce qui est inférieur au consensus de 78%.
L'indice de la Fed de Philadelphie a chuté à -37,50 en octobre alors que le consensus visait -5. Cet indice était ressorti à -3,8 en septembre. Rappelons qu'un indice négatif signifie une contraction du secteur manufacturier dans la région.
La semaine dernière, les stocks de brut ont progressé de 5,6 millions de barils. Les économistes s'attendaient à une hausse de seulement 1,9 million de barils. Les stocks d'essence ont augmenté de 7 millions de barils, contre un consensus de 2,9 millions de barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont reculé de 500 000 barils.
A 17h30, l'euro cotait 1,3390 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.