
La Bourse de New York est repartie à la baisse mardi, dans un marché inquiet du ralentissement économique, et notamment de son impact sur les valeurs technologiques, malgré son enthousiasme pour les mesures de soutien au secteur bancaire: le Dow Jones a perdu 0,82% et le Nasdaq 3,54%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a abandonné 76,62 points à 9.310,99 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 65,24 points à 1.779,01 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 0,53% (5,34 points) à 998,01 points.
Après une remontée spectaculaire lundi (+11%) et une ouverture en fanfare, l'indice vedette de la Bourse de New York est passé dans le rouge en matinée, évoluant entre +4% et -3%.
"Le marché semble revenir à la réalité", a estimé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Soutenant les cours en début de séance, le gouvernement américain a annoncé qu'il allait investir 250 milliards de dollars pour prendre des participations dans neuf grandes banques du pays et qu'il garantirait les prêts interbancaires. Ces deux mesures s'inspirent d'un plan similaire annoncé dimanche par les pays membres de la zone euro.
L'Etat va entrer au capital des banques Goldman Sachs (en hausse de 10,72%), Morgan Stanley (+21,22%), JPMorgan Chase (-3,05%), Bank of America (+16,41%), Merrill Lynch (+21,17%), Citigroup (+18,22%), Wells Fargo (+10,26%), Bank of New York Mellon (+13,30%) et State Street (+17,25%).
"Ce plan est très bien pour ne pas tomber de la récession à la dépression, mais cela ne se fera pas tout de suite ni sans douleur", a estimé Lindsey Piegza, de FTN Financial.
"Les économies du G7 (les sept pays les plus industrialisés, ndlr) ont déjà glissé dans la récession, et l'intensification récente de la crise du crédit va probablement affecter encore plus ces économies", ont commenté de leur côté les analystes de RDQ Economics.
Les valeurs technologiques, très sensibles à l'évolution de la consommation, ont été particulièrement touchées par ces inquiétudes, exprimées par une avalanche de recommandations négatives d'analystes: Microsoft a cédé 6,36%, Oracle 7,10%, Google 5,23% et Apple 5,52%.
Le titre du fabricant de microprocesseurs Intel, qui publiait ses résultats trimestriels après la clôture, a perdu 6,04%.
"La grande question, c'est: quand l'économie va-t-elle se rétablir? L'intervention du gouvernement était nécessaire pour reconstruire le système financier mais le processus prendra du temps, et d'importants dégâts ont été faits", a estimé Al Goldman, de Wachovia Securities.
Signe de la propagation de la crise à l'économie réelle, le groupe de boissons et de snacks Pepsico (-11,93% à 54,40 dollars) a revu à la baisse son objectif de résultat pour 2008 et annoncé un plan de redressement prévoyant plus de 3.000 suppressions d'emplois.
Son concurrent Coca-Cola a perdu 7,47% à 43,73 dollars.
En revanche, le groupe de pharmacie et de produits d'hygiène personnelle Johnson and Johnson (+2,11% à 64,00 dollars) a confirmé sa résistance au ralentissement économique, en annonçant des résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre et en relevant ses prévisions.
Le marché obligataire, fermé lundi, a fortement baissé, signe du retour de la confiance. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 4,023%, contre 3,861% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,260%, contre 4,137% la veille.