La Bourse de Paris a fini à nouveau sur une forte hausse mardi, le CAC 40 terminant sur un gain de 2,75% dans un marché toujours porté par les annonces de plans de soutien aux banques, certaines valeurs bancaires continuant toutefois d'être victimes d'une certaine défiance.
L'indice vedette a terminé sur un gain de 97,02 points à 3,628,52 points. Il avait pris jusqu'à 6,66% vers 12H45 GMT.
Lundi, le CAC avait enregistré la meilleure performance de ses vingt ans d'existence avec un gain de 11,18%.
Londres a gagné 3,23% à la clôture, Francfort 2,70% et l'Eurostoxx 50 2,25%.
La Bourse de New York était en légère hausse, le Dow Jones gagnant 0,44% mais le Nasdaq perdant 1,426% vers 16H00 GMT, après avoir enregistré une forte progression en début de séance.
"On est sur la lancée d'hier soir. Toutes les valeurs qui ont perdu sont en train de remonter. C'est un marché de reprise technique", a souligné Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert.
Les plans concertés de soutien aux banques annoncés par les principaux Etats européens prévoient au total près de 1.700 milliards d'euros pour garantir les prêts interbancaires et recapitaliser les banques en difficulté.
De son côté, le président américain George Bush a indiqué que son administration allait utiliser une partie des 700 milliards de dollars prévus dans le plan américain de sauvetage des établissements financiers pour "injecter du capital dans les banques via l'achat d'actions".
Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a précisé peu après que 250 milliards seraient consacrés à cette mesure et que neuf grandes institutions avaient accepté que l'Etat prennent une participation à leur capital dans le cadre de ce programme.
Toutefois, selon Frédéric Rozier, "la pression reste présente sur le marché" qui attend "la batterie de résultats d'entreprises prévus cette semaine" pour connaître le coût du transfert de la crise "de la sphère financière à la sphère réelle".
Sont prévues notamment la publication aux Etats-Unis des résultats de JPMorgan et Coca-Cola mercredi et de Citigroup, Merrill Lynch, Google et IBM jeudi.
Autre motif d'inquiétudes, "les statistiques économiques pourraient doucher l'enthousiasme (des investisseurs) ces prochains jours", relève le courtier Aurel.
L'indice de l'institut ZEW, baromètre de la confiance des milieux financiers allemands, a ainsi chuté à -63 points en octobre, plus bas qu'attendu par les analystes. Un indice ZEW négatif laisse présager une dégradation de la conjoncture allemande dans un délai de six mois.
Des valeurs, vivement chahutées ces dernières semaines, ont contribué mardi à tirer la cote parisienne vers le haut: Accor a pris 12,41% à 35,60 euros et Alcatel-Lucent 10,97% à 2,15 euros. Vallourec (+5,44% à 123,24 euros) et Total (+7,27% à 39,26 euros) ont bénéficié de surcroît du rebond des cours du pétrole.
Quelques valeurs ont pâti de la vigilance du marché sur l'impact de la crise sur l'économie réelle: Bouygues a perdu 0,39% à 33,25 euros, LVMH 1,30% à 57,43 euros et ArcelorMittal 2,96% à 25,45 euros.
Par ailleurs, L'Oréal a lâché 4,07% à 65,23 euros. Le groupe s'est refusé à tout commentaire après des rumeurs d'avertissement sur ses résultats.
L'inquiétude des investisseurs ne s'est pas dissipée à l'égard de valeurs financières comme Dexia qui ont chuté de 15,20% à 5,30 euros, en raison de rumeurs de nationalisation par l'Etat belge, démenties par le bancassureur et par la Belgique.
BNP Paribas a perdu 4,45% à 61,34 euros, pénalisée par des rumeurs sur son ratio de solvabilité, bien que la banque ait assuré qu'elle n'avait "aucun besoin de lever du capital".
Crédit Agricole, pour sa part, a pris 1,33% à 12,21 euros, assurant qu'il n'avait "pas besoin de lever du capital".