La livre sterling est tombée à un plus bas vendredi pendant les échanges asiatiques face au billet vert, à 1,6792 dollar, un niveau plus atteint depuis novembre 2003, dans un cadre de remontée générale du dollar qui bénéficiait de l'aversion au risque sur des marchés inquiets.
Le goût du risque s'est évanoui du marché des changes depuis le début de la crise financière, les échanges étant limités et mus par des mouvements de panique.
En période de forte incertitude, les cambistes se réfugient vers les valeur-refuge, comme le dollar ou les bons du Trésor américain, mettant fin à leurs mouvements de spéculation comme le "carry trade", ce qui fait remonter le yen, et procèdent à des rapatriements de fonds (deleveraging) faisant plonger les monnaies des économies émergentes et les monnaies à fort rendement, comme l'euro dont le taux d'intérêt est de 3,75% ou la livre sterling (4,5%).
La monnaie britannique était déjà tombée mardi à un plus bas depuis deux ans et demi face au billet vert, en réaction aux déboires en Bourse de la plupart des grandes banques britanniques et des spéculations sur des recapitalisations de celles-ci par l'Etat.
La Bourse de Londres s'est effondré vendredi en début de séance, le Footsie ayant perdu plus de 10% dans les premiers échanges, plombée par des craintes que les efforts pour conjuguer la crise financière s'avèrent insuffisants, suivant une chute de Wall Street et des places asiatiques, sur fond d'anxiété persistante des investisseurs.
Plusieurs indicateurs publiés dans la semaine n'ont pas rassuré les marchés sur l'état de santé de l'économie britannique, alors que la Chambre de commerce britannique a estimé que l'économie était déjà entrée en récession, le moral, les bénéfices et l'activité des entrepreneurs s'étant effondrés, et le chômage étant promis à une forte hausse.