La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, repassant dans le rouge après le vote et la promulgation du plan de sauvetage de système financier américain, alors que le marché attend d'en voir les effets concrets: le Dow Jones a cédé 1,50% et le Nasdaq 1,48%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a reculé de 157,15 points, à 10.352,70 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 29,33 points, à 1.947,39 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 1,35% (soit 15,05 points), à 1.099,23 points.
Après avoir ouvert sur de solides gains, Wall Street a perdu son avance, qui a un temps dépassé 300 points, à la suite du vote du plan de sauvetage des banques, extrêmement attendu, par la Chambre des représentants.
"C'est assez classique, cela peut arriver. Le marché était arrivé à la conclusion que le plan allait passer, il a donné son approbation au vote et s'est tourné vers les indicateurs économiques décevants, à savoir les faibles chiffres de l'emploi", a indiqué Peter Cardillo, de Avalon Partners.
L'économie du pays a supprimé encore 159.000 emplois en septembre, soit beaucoup plus que ne l'anticipaient les économistes. Un tel nombre de licenciements n'avait plus été constaté depuis mars 2003.
"L'économie est au bord de la récession, et le passage du plan, en conjonction avec une baisse des taux anticipée de la Réserve fédérale américaine, ne fournira qu'un soutien aux marchés financiers dans les mois à venir, pour éviter un effondrement plus sérieux", a commenté Brian Bethune, de Global Insight.
"On ne s'attend pas à une amélioration palpable des conditions générales de crédit avant peut-être la fin 2008 ou début 2009", a ajouté l'économiste.
Pour Augustine Faucher, de Economy.com, l'incertitude n'a pas disparu: "Quels actifs va acheter le Trésor? Comment va-t-il les acheter? Comment va-t-il les payer? Combien? Quel sera le coût pour les contribuables? Et plus important: cela suffira-t-il?"
La Bourse était dans un premier temps montée, revigorée par le rachat surprise de la banque Wachovia par sa concurrente Wells Fargo, qui a apporté un peu d'espoir au marché sur la situation du secteur financier.
"Il y a toujours des acheteurs, même dans l'environnement actuel, pour des activités séduisantes comme Wachovia", se sont félicités les analystes de Morgan Keegan, tandis que Patrick O'Hare, de Briefing.com, a souligné que cet accord se faisait "à un prix bien plus élevé que le cours de Wachovia, ce qui conduit certains à penser que c'est le signe d'un secteur financier survendu".
L'opération valorise l'action Wachovia à 7 dollars, une occasion inespérée pour les actionnaires de la banque de Charlotte, dans la mesure où leur titre avait terminé la séance boursière de jeudi à 3,91 dollars. Le titre s'est envolé de 58,82% à 6,21 dollars. Wells Fargo a cédé 1,71% à 34,56 dollars.
Le grand perdant dans cette opération est Citigroup (-18,44% à 18,35 dollars), qui avait fait une première offre pour reprendre les activités bancaires de Wachovia, à la demande des régulateurs bancaires américains.
L'assureur américain AIG (-3,50% à 3,86 dollars), nationalisé partiellement par les autorités, va se recentrer sur ses activités d'assurance dommages (IARD), ouvrir le capital de ses activités étrangères dans l'assurance-vie et céder le solde de ses activités.
Le marché obligataire s'est stabilisé, se retournant également en cours de séance. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a fléchi à 3,644%, contre 3,646% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,123%, contre 4,154% la veille.