La Bourse de Paris a clôturé en forte hausse mardi, le CAC 40 grimpant de 1,99%, dans un marché soutenu par le rebond de Wall Street et porté par l'espoir que le plan Paulson en faveur des banques sera finalement adopté par le Congrès américain.
L'indice vedette a gagné 78,62 points à 4.032,10 points au terme d'une séance volatile, dans un volume d'échanges de 7,236 milliards d'euros. Lundi, il avait perdu 5,04% à 3.953,48 points, son plus bas niveau depuis mai 2005.
Londres a avancé de 1,74% et Francfort de 0,41%, tandis que l'Eurostoxx 50 progressait de 1,02%.
La place parisienne a bénéficié du soutien de la Bourse de New York, où le Dow Jones gagnait plus de 2% et le Nasdaq plus de 2,5% dans les premiers échanges.
"Après la panique d'hier, les marchés reprennent espoir, et pensent que le Congrès (américain) finira par adopter le plan" de sauvetage du secteur bancaire, a indiqué à l'AFP Romain Hayat, gérant chez Meeschaert Asset Management.
"Il est possible que de nombreux (parlementaires) Républicains aient voté +non+ pour se justifier auprès de leurs électeurs, en pensant que le plan allait quand même passer. Après la +claque+ prise à Wall Street, ils vont peut-être prendre conscience des conséquences s'ils n'agissent pas", renchérit Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le président américain George W. Bush a déclaré mardi que les efforts pour faire adopter le projet se poursuivaient et que son rejet la veille, par la Chambre des représentants, ne signifiait pas "la fin" du processus législatif.
"Pour les investisseurs, devant l'importance du risque systémique, les autorités n'ont pas d'autre choix que d'intervenir", explique M. Hayat.
Ce que confirment les économistes du courtier Aurel: même sans vote positif du Congrès, "le Trésor et la Réserve fédérale américaine continueront à éteindre les incendies les uns après les autres", estiment-ils, jugeant que ces deux organismes disposent d'une capacité d'intervention "importante".
De nouvelles injections massives de liquidités par les banques centrales ont contribué à revigorer les marchés, ainsi que des indicateurs macroéconomiques favorables (baisse moins accusée que prévu de l'activité industrielle dans la région de Chicago et confiance des consommateurs américains en hausse).
Dexia, après avoir plongé de 28,5% lundi, a regagné 4,47% à 7,52 euros après l'annonce du renflouement par les gouvernements belge, français et luxembourgeois.
Les autres valeurs financières se rassérénaient quelque peu après leur dégringolade de la veille: BNP Paribas (+0,84% à 66,08 euros), Crédit Agricole (+3,12% à 13,40 euros), Natixis (+4,09% à 2,29 euros) et Société Générale (+1,85% à 62,00 euros).
Axa a terminé en tête des composantes du CAC 40, grimpant de 6,24% à 22,89 euros.
L'essentiel du rebond a cependant été alimenté par les valeurs industrielles, sévèrement malmenées lundi : ArcelorMittal a repris 3,38% à 35,15 euros, Bouygues 4,39% à 31,75 euros et Schneider Electric 4,39% à 60,24 euros. Parmi les hausses notables, se distinguent également Danone (+4,82% à 50,00 euros) ou Pernod-Ricard (+4,49% à 61,78 euros).
"C'est un rebond essentiellement technique", tempère Romain Hayat, jugeant qu'"il n'y aura pas de catalyseur de hausse durable tant que la confiance ne sera pas revenue sur le marché interbancaire", sur lequel les tensions restent vives, restreignant fortement le crédit.