La Bourse de New York évoluait en forte baisse mercredi matin, tandis que le marché continuait de s'inquiéter quant à la gravité de la crise après l'intervention de la banque centrale américaine en faveur de l'assureur AIG: le Dow Jones perdait 2,15% et le Nasdaq 2,61%.
Vers 14H45 GMT, le dow jones industrial average (djia) reculait de 237,34 points, à 10.821,68 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 57,57 points à 2.150,33 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 2,62%, soit 31,82 points à 1.181,78 points.
Mardi, Wall Street avait très nettement rebondi, portée par des espoirs de sauvetage de l'assureur AIG: le Dow Jones avait gagné 1,30% et le Nasdaq 1,28% à l'issue d'une séance très volatile. Les indices ne s'étaient installés dans le vert qu'en fin de séance.
La Réserve fédérale américaine, inflexible dimanche devant les difficultés de Lehman Brothers, a annoncé après la clôture de la Bourse mardi qu'elle apportait une aide inédite de 85 milliards de dollars à AIG afin d'éviter une crise financière planétaire.
"Les temps sont difficiles pour NOS marchés financiers", s'est justifié le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, dans un court communiqué.
La Fed et le Trésor ont jugé qu'une faillite d'AIG était susceptible de provoquer des défaillances en cascades dans la finance mondiale, de par la taille de l'assureur, qui compte 74 millions de clients dans le monde, en majeure partie américains. La société emploie 116.000 personnes dans 130 pays.
Mais cette intervention "représente l'échec de l'investissement privé", a estimé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Le gouvernement n'a pas eu d'autre choix que d'intervenir. Le marché s'inquiète que le problème ne soit pas résolu, que AIG ne soit que le début. Si les banques n'ont pas pu trouver de la valeur dans les actifs d'AIG, à quel point est-ce que c'est grave?", s'est demandé M. Pado.
Le titre de l'assureur américain reculait encore de 44,61% à 2,08 dollars.
"Si la Fed est venue au secours de AIG, elle a décidé de laisser son taux directeur inchangé (2,0%), bien que le marché attendait une baisse. Cette décision est un nouvel exemple de la volonté de la Fed de dissocier les mesures destinés à soutenir les marchés financiers de celles destinées à soutenir la croissance", a souligné de son côté Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis.
Le marché n'était donc pas apaisé et les interrogations demeuraient sur le nom de la prochaine victime de la crise financière.
Selon le quotidien New York Post, les autorités bancaires américaines recherchent un repreneur pour la banque Washington Mutual (-8,62% à 2,12 dollars) et ont contacté à cette fin plusieurs établissements financiers, pour l'instant sans succès.
Morgan Stanley (-16,48% à 23,97 dollars) était également pénalisée, malgré la publication de résultats meilleurs qu'attendu.
Le fabricant de cartes mémoires Sandisk s'envolait de 46,21% après l'offre de rachat déposée mardi par le sud-coréen Samsung Electronics.
Côté statistiques, le marché de l'immobilier ne montrait pas de signe d'amélioration après la baisse plus importante qu'attendu des mises en chantier de logements et des permis de construire aux Etats-Unis en août.
Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans descendait à 3,401%, contre 3,491% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,036%, contre 4,095% la veille.