Les pertes de la Bourse de New York s'intensifiaient en fin de matinée, sous l'effet de nouvelles attaques sur les valeurs financières, alors que le sauvetage de AIG confortait les analyses les plus pessimistes sur la gravité de la crise: le Dow Jones perdait 3,09% et le Nasdaq 3,60%.
Vers 16H15 GMT, le dow jones industrial average (djia) reculait de 341,39 points, à 10.717,63 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 79,59 points à 2.128,31 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 3,61%, soit 43,80 points à 1.169,80 points.
Ce plongeon des indices intervenait après le rebond de la veille, alimenté par les espoirs de sauvetage d'AIG: le Dow Jones avait gagné 1,30% et le Nasdaq 1,28% à l'issue d'une séance très volatile. Les indices ne s'étaient installés dans le vert qu'en toute fin de séance.
La Réserve fédérale américaine a annoncé après la clôture de la Bourse mardi qu'elle apportait une aide inédite de 85 milliards de dollars à l'ex-numéro un mondial de l'assurance afin d'éviter une crise financière planétaire. L'Etat américain recevra en échange 79,9% de son capital.
"Les temps sont difficiles pour nos marchés financiers", s'est justifié le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, dans un court communiqué.
Mais cette annonce n'a pas apaisé les craintes des investisseurs. AIG abandonnait encore 45,07% à 2,06 dollars.
"Cette reprise de AIG restreint dans une certaine mesure la récente et dangereuse escalade dans la crise des marchés financiers américains - une crise qui a sérieusement pénalisé l'économie depuis plus d'un an maintenant", a observé Patrick Newport, économiste chez Global Insight.
"Cependant les risques pour le système financier et l'économie restent énormes, et la pression à la baisse sur les prix des actifs financiers (...) augmente", a-t-il prévenu.
Dans ce contexte, les valeurs financières étaient sévèrement attaquées à Wall Street.
Washington Mutual reculait de 9,48% à 2,10 dollars et Citigroup de 15,24% à 13,35 dollars. Les deux banques d'affaires qui ont publié leurs résultats mardi subissaient la même punition: Goldman Sachs chutait de 22,28% à 103,38 dollars et Morgan Stanley de 37,32% à 17,99 dollars, malgré la publication de résultats meilleurs que prévu.
Aucun support n'est venu des indicateurs américains, le marché immobilier faisant preuve une nouvelle fois d'une grande faiblesse.
Les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ont touché en août un nouveau plus bas depuis 1991.
Le fabricant de cartes mémoires Sandisk s'envolait de 39,63% après l'offre de rachat déposée mardi par le sud-coréen Samsung Electronics.
Les quelques valeurs en hausse, comme Johnson & Johnson (+0,74%) bénéficiaient du repositionnement des investisseurs vers les valeurs dites défensives, comme le secteur pharmaceutique.
Les investisseurs se réfugiaient sur le marché obligataire. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans plongeait à 3,354%, contre 3,491% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,003%, contre 4,095% la veille.