Le dollar a fini par trouver sa direction face à l'euro mardi, profitant de rapatriements de fonds américains, dans un contexte où il profitait des craintes des investisseurs sur l'état du système financier mondial, à quelques heures de la décision de la Réserve fédérale.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro valait 1,4164 dollar contre 1,4227 dollar lundi vers 21H00 GMT.
L'euro baissait face au yen à 147,59 yens contre 149,20 yens lundi soir.
Le dollar lâchait encore du terrain face au yen à 104,51 yens contre 104,89 yens la veille.
Les craintes sur le secteur financier américain ont finalement bénéficié au billet vert qui a marqué une belle hausse après les résultats de la banque d'affaires Goldman Sachs, dont les bénéfices annoncés se sont révélés en forte baisse, mais meilleurs que prévu, en pleine tempête financière et boursière.
Vers 15H45 GMT, la devise américaine s'échangeait 1,4108 dollar pour un euro, un plus haut depuis vendredi où elle avait pâti des remous provoqués par la faillite annoncée de Lehman Brothers.
Malgré l'annonce d'une "forte" injection de liquidités de la Réserve fédérale (Fed) de New York, qui a pu inquiéter les marchés quant à la gravité de la situation, et malgré les chiffres de l'inflation qui s'est affichée en baisse aux Etats-Unis, le dollar a confirmé sa hausse face à l'euro.
L'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a baissé en août de 0,1% par rapport au mois précédent, une tendance qui, ajoutée aux attentes des marchés, pourrait pousser la Fed vers un assouplissement monétaire.
La Fed doit rendre sa décision vers 18H15 GMT.
Le marché des changes continuait d'absorber mardi l'onde de choc de la faillite annoncée de la banque Lehman Brothers, un événement qui, avec l'annonce du rachat de Merrill Lynch et des difficultés d'American International Group (AIG), a provoqué un fort sentiment d'aversion au risque.
Les cambistes ont dû également voir des signes inquiétants dans l'annonce des pouvoirs publics américains qui n'exclueraient plus de consentir une aide à l'assureur AIG. Dans le même temps, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a annulé le discours qu'il devait prononcer à Washington pour "concentrer toute son attention à l'évolution des marchés".
La devise américaine revenait ainsi près de ses niveaux de la semaine précédente où elle avait mis un point d'orgue à son ascension commencée à la mi-juillet, touchant un plus haut depuis un an, jeudi, à 1,3882 dollar pour un euro.
Le billet vert était également soutenu par la baisse du pétrole, tombé sous la barre symbolique des 90 dollars à Londres, jusqu'à 88,99 dollars, mardi vers 13H10 GMT.
"Maintenant les groupes financiers américains vont devoir revenir à leur corps de métier, qui est le plus souvent national, et se séparer de leurs valeurs périphériques, ce qui soutiendra le dollar" commentaient les analystes de BNP-Paribas, pointant, via l'effet de levier inversé souligné depuis plusieurs jours par les analystes, un mouvement de rapatriement de fonds.
"Le risque est que le dollar monte bien plus vite que quiconque ne l'imagine actuellement", soulignaient-ils cependant. "Ainsi le marché des changes pourrait devenir le prochain grand thème dans la propagation de la crise" résumaient-ils.
La devise britannique baissait face à la monnaie européenne, qui cotait 79,68 pence, comme face au billet vert à 1,7753 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à l'euro à 1,5838 franc suisse, régressait face au dollar à 1,1189 franc suisse pour un billet vert.
L'once d'or cotait 779,50 dollars au fixing du soir contre 775 dollars la veille.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8451 yuans pour un dollar contre 6,8440 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4164 1,4227 EUR/JPY 147,59 149,20 EUR/CHF 1,5838 1,5877 EUR/GBP 0,7968 0,7917 USD/JPY 104,51 104,89 USD/CHF 1,1189 1,1159 GBP/USD 1,7753 1,7967