La Bourse de Paris maintenait sa baisse mardi en fin de matinée, le CAC 40 cédant 1,48%, dans un marché fortement pénalisé par les valeurs financières qui tiraient la cote vers le bas.
A 11H45 (9H45 GMT), l'indice vedette abandonnait 65,91 points à 4.382,93 points, avec un volume d'échanges de 1,1 milliard d'euros.
Londres reculait de 1,12%, Francfort de 1,35% et l'Eurostoxx 50 de 1,44%.
Lundi, Wall Street avait donné le ton d'une baisse marquée, pâtissant des rumeurs de recapitalisation des deux organismes de refinancement hypothécaire en difficulté Fannie Mae et Freddie Mac.
"Nous sommes dans un +no man's land+, ballottés entre les mauvaises nouvelles sur le secteur financier et un couple pétrole-dollar favorable", a commenté un vendeur d'actions parisien interrogé par l'AFP.
La Bourse de Paris subissait les "impacts financiers classiques" sur fond de craintes que le gouvernement ne recapitalise Fannie Mae et Freddie Mac pour leur éviter une possible faillite, comme annoncé par l'hebdomadaire financier américain Barron's.
Dans des volumes "confidentiels" et avec un flot d'actualité limité, le marché se concentre sur les mauvaises nouvelles fournies par le secteur financier, a indiqué le vendeur d'actions.
Il est par ailleurs "logique de reprendre son souffle", dans "un marché qui cherche ses marques" après avoir flirté avec les 4.500 points, selon lui.
La publication de l'indice de l'institut ZEW, qui mesure les attentes des milieux financiers pour l'économie allemande, n'a pas permis à la Bourse de se rattraper, même s'il est remonté de 8,4 points à -55,5 points en août, faisant mieux que les attentes.
"La confiance des investisseurs allemands affiche sa première hausse en cinq mois (...), apportant une lueur d'espoir laissant entrevoir une lumière au bout du tunnel. Mais nous conseillons de ne pas trop se réjouir de ce fait; la confiance des investisseurs est toujours à des niveaux de récession", observe Martin von Vliet, économiste à la banque ING.
D'autres chiffres sont attendus: les investisseurs garderont un oeil sur leurs prix à la production, puis sur les chiffres de la construction (permis de construire et mises en chantier) à 12H30 GMT aux Etats-Unis.
Ils suivront également la publication des résultats des magasins de bricolage Home Depot avant l'ouverture de la Bourse américaine, tandis que ceux du fabricant informatique Hewlett-Packard paraîtront après la clôture.
BNP PARIBAS (-2,88% à 58,74 euros), CREDIT AGRICOLE (-2,97% à 13,71 euros), DEXIA (-2,61% à 8,97 euros), SOCIETE GENERALE (-3,01% à 62,47 euros) et AXA (-3,81% à 20,80 euros) sont de nouveau sous pression après la mauvaise performance enregistrée par leurs homologues américaines la veille à Wall Street.
CARREFOUR (-0,66% à 36,18 euros) baisse moins que le marché, soutenu par une recommandation relevée à "achat" de la part de Goldman Sachs, avec un objectif de cours à 43 euros, estimant que les risques pesant sur les revenus du distributeur sont largement reflétés dans le cours de l'action.
ADP (-3,66% à 57,15 euros) a enregistré une légère baisse de son trafic (-0,5%) par rapport au même mois de 2007, avec 8,5 millions de passagers, en raison notamment de "la concurrence du rail sur le trafic domestique".
LAFARGE (-2,50% à 81,06 euros) a conclu un accord avec le gouvernement vénézuélien qui versera 267 millions de dollars au cimentier français pour acquérir 89% de sa filiale locale, Lafarge conservant 5%. Le suisse Holcim, également concerné par la loi de nationalisation, touchera 552 millions de dollars et conservera 15% de sa filiale. En revanche, aucun accord n'a été trouvé avec le mexicain Cemex qui sera donc exproprié.
RHODIA (-1,72% à 13,11 euros): le groupe chimique suisse Ciba a annoncé mardi une perte nette de 569 millions de francs suisses (352,8 millions d'euros) au premier semestre contre un bénéfice net de 103 millions de francs suisses un an plus tôt, plombé par le coût des matières premières et de l'énergie.