Les marchés actions européens ont fini dans le vert grâce à la décrue des cours du pétrole en fin de séance. Les investisseurs ont connu une nouvelle séance éprouvante, l'indice CAC 40 frôlant les 4000 points avant de rebondir de plus de 110 points. Les valeurs financières très mal en point à la mi-séance ont rebondi comme leurs consoeurs américaines, Wells Fargo ayant dévoilé des résultats trimestriels rassurants. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,26% à 4112,45 points. Le FTSE Eurofirst 80 s'est adjugé 1,11% à 4066,11 points.
En Europe, ASML a perdu 2,29% à 14,48 euros après avoir perdu jusqu'à 18%. L'équipementier pour le secteur des semi-conducteurs a averti que la baisse de ses ventes en 2008 serait bien plus importante que prévu. Le recul du chiffre d'affaires pourrait atteindre 20%. Le groupe néerlandais est victime de l'attentisme de ses clients confrontés au ralentissement économique. Afin de faire face à cet ENVIRONNEMENT difficile et incertain, mais également à la hausse de l'euro, ASML va notamment réduire ses coûts de frais généraux et de vente d'environ 10% par rapport au premier trimestre.
A Paris, Alstom s'est offert la première place du CAC 40, avec une hausse de 8,49% à 71,71 euros, après avoir fait état d'un chiffre d'affaires du premier trimestre en hausse de 11% à 4,5 milliards d'euros. Le niveau des commandes enregistrées par le groupe du 1er avril au 30 juin s'est établi à 6,6 milliards d'euros, en baisse de 14%, en raison d'un effet de base. Alstom a confirmé que sa marge opérationnelle devrait être d'environ 9 % en mars 2010.
Dans le secteur bancaire, les rumeurs d'augmentation de capital sont tenaces et ont continué à peser sur le cours de Natixis, qui a abandonné 5,15% à 4,79 euros, en queue de peloton des valeurs du SRD. Pour le français, c'est la spirale du vide qui continue : en l'espace de cinq séances, Natixis a vu sa valeur fondre d'un tiers. Depuis le début de l'année, la valeur s'est effondrée de près de 70% et retombe à un plus bas de dix ans.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation en France a augmenté de 0,4% en juin après +0,5% en mai 2008, selon l'Insee. Sur un an, l'indice a progressé de 3,6 % après 3,3 % en mai 2008.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été de 4% en juin 2008, contre 3,7% en mai. Un an auparavant, il était de 1,9%. Le taux d'inflation mensuel a été de 0,4% en juin 2008.
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation "core", c'est à dire hors énergie et alimentaire, ont progressé de 0,3% en juin, après une hausse de 0,2% en mai. Les économistes visaient une hausse de 0,2%. Les prix à la consommation globaux ont augmenté de 1,1%, après une hausse de 0,6% en mai. Le consensus s'établissait à + 0,7%.
La production industrielle a, elle, augmenté de 0,5% en juin, après un recul de 0,2% en mai. Les économistes tablaient sur une croissance nulle. Le taux d'utilisation des capacités de production s'est établi à 79,9% après 79,4% en mai. Le consensus s'établissait également à 79,4%.
Le marché prendra connaissance à 20 heures du compte rendu (minutes) du comité de politique monétaire des 24-25 juin.
A la clôture, l'euro cote 1,5843 face au billet vert.
Le cours du baril de pétrole aux Etats-Unis à échéance août chutait de 3,19% à 134,10 dollars après l'annonce d'une hausse surprise des stocks de brut.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Présent pendant longtemps sur quatre pôles d'activités : Energie (centrales, turbines...), T&D (transmission et distribution d'énergie), Transport (ferroviaire principalement) et Marine (paquebots, ferries), le groupe Alstom a radicalement changé de visage ces dernières années. Alstom semble désormais loin de l'année 2003, où il avait frôlé le dépôt de bilan, après des déboires sur ses turbines électriques et la faillite d'un de ses principaux clients, le croisiériste américain Renaissance. L'activité T&D a été cédée à Areva fin 2003 et les turbines industrielles à Siemens en avril 2004. Le groupe est donc recentré autour de deux activités : l'énergie et le transport. Alstom est présent dans plus de 70 pays et emploie 65 000 collaborateurs.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Alstom occupe des positions de leader dans les équipements de génération d'énergie et dans le transport ferroviaire, ces deux branches étant devenues le coeur des activités du groupe. Alstom possède encore un fort potentiel de croissance dans le domaine des services.
- Un tiers des ventes du groupe sont réalisées sur les marchés émergents, en forte croissance.
- La demande en énergie devrait rester soutenue dans les prochaines années.
- La valeur présente un attrait spéculatif. Les marchés s'interrogent sur une fusion potentielle à trois: Areva-Bouygues-Alstom.
Les points faibles de la valeur
-Alstom va devoir adapter son modèle dans le cadre de l'ouverture du rail à la concurrence, aujourd'hui dans le transport de marchandises et demain dans le transports de voyageurs.
-Selon certains analystes, le potentiel de hausse du titre est limité à court terme.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les activités d'Alstom sont directement liées à l'expansion démographique, qui implique une urbanisation croissante nécessitant toujours plus d'infrastructures de production d'énergie et de transport ferroviaire.
- Carnets de commandes et rythme des entrées de commandes sont de bons indicateurs de perspectives.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
La profession des équipementiers électriques français, dont le chiffre d'affaires a progressé de 9% l'an passé (à 11,7 milliards d'euros), bénéficie déjà des retombées positives du Grenelle de l'environnement, visant à développer les économies d'énergie et à limiter les émissions de CO2. Cela provient du fait que le secteur réalise environ 40% de son chiffre d'affaires dans le bâtiment, qui génère lui-même 40% des émissions de CO2. Cette tendance ne se limite pas à la France. Hors de NOS frontières, où les adhérents du Gimélec réalisent la majeure partie (61%) de leur activité, les contrats se multiplient. Ainsi, en Suède, la municipalité de Nyk&*#8221;ping a demandé à Schneider Electric la réhabilitation de 123 bâtiments sociaux, pour réaliser 21% d'économies d'énergie, soit 1 million d'euros par an. C'est également la demande des pays émergents qui tire le marché. Si en France la croissance a dépassé 5%, supérieure aux 3 ou 4% des années précédentes, la progression atteint entre 8% et 12% hors de nos frontières et selon les produits.