Les indices actions européens ont poursuivi leur rebond entamé mardi. Faisant de fi de l'ouverture mitigée de Wall Street, les opérateurs rassérénés par le discours de Ben Bernanke ont racheté à bon compte les titres des grandes capitalisations les plus massacrés ces derniers jours. En toute logique, les valeurs bancaires ont profité à plein de l'embellie. A Londres, la crise financière n'empêche pas WPP de formaliser son offre sur son concurrent Taylor Nelson Sofres. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,50% à 4339,66 points. Le FTSEurofirst 80 a progressé de 1,64% à 4283,44 points.
L'action Taylor Nelson Sofres (TNS) a bondi de 12,11% à 274,25 pence alors que le groupe britannique de communication WPP a formellement lancé son offre de rachat en numéraire et en titres sur le spécialiste des études de marché. Celle-ci avait déjà été présentée à la direction de TNS qui l'avait rejetée, estimant qu'elle sous-valorisait «substantiellement» la société. L'allemand GfK, qui devait fusionner avec TNS sur la base d'un échange d'actions, a réagi et annoncé l'abandon de ce projet. Il envisage désormais une offre entièrement en cash avec un partenaire dont le nom n'a pas été dévoilé.
Une fois n'est pas coutume, les valeurs financières furent à la fête à la Bourse de Paris. Le secteur, fort malmené depuis près d'un an, doit ce sursaut à Ben Bernanke, qui a affirmé hier la volonté de la Fed de faire un geste pour la stabilité du système financier. Dexia a pris 6,77% à 9,46 euros, Crédit Agricole a bondi de 5,28% à 12,75 euros, Société Générale s'est accordé 4,48% à 55,01 euros et BNP Paribas a progressé de 2,78% à 57,90 euros.
Comme beaucoup d'analystes le prévoyaient, Renault ne devrait pas être épargné par la flambée du pétrole et des matières premières. Les ventes de la marque au losange devraient enregistrer en 2008 une croissance comprise entre 5 et 10%, "avec une probabilité plus forte d'être dans le bas de la fourchette", a en effet estimé Patrick Blain, le directeur commercial du groupe. "Il nous manque clairement des volumes, en Iran, en Corée et en Europe, où les marchés sont déprimés", a expliqué le dirigeant. En hausse de 2,13% à 50,88 euros, le titre n'a semblé cependant pas trop affecté.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit commercial français s'est creusé en mai à 4,738 milliards d'euros contre 3,739 milliards d'euros en avril. Les économistes interrogés par Reuters visaient un déficit de 4 milliards.
Au cours du premier trimestre 2008, le PIB de la zone euro a progressé de 0,7%, contre +0,8% en première estimation. Les économistes interrogés par l'agence Reuters s'attendaient à une confirmation de l'estimation initiale. La baisse de l'excédent commercial due à une révision à la hausse des importations explique cette révision de la croissance de la zone. Par ailleurs, au cours du quatrième trimestre 2007, les taux de croissance a été finalement de +0,4%, contre +0,3% selon la précédente estimation.
Au cours de la semaine qui s'est terminée le 4 juillet, les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont diminué de 5,9 millions de barils contre un consensus qui tablait sur une baisse de 1,5 million de barils. Quant aux stocks d'essence, ils ont affiché une hausse de 900 000 barils alors que les économistes tablaient sur une hausse de 200 000 barils.
Enfin, les stocks de produits distillés ont augmenté la semaine dernière de 1,8 million de barils conformément aux attentes.
A 17h30, l'euro cote 1,5741 dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Dexia est né du rapprochement en 1996 des deux principaux acteurs en Europe du financement public local : le Crédit Local de France et le Crédit Communal de Belgique. Les deux institutions ainsi que la Banque internationale à Luxembourg (BIL) ont été unifiées sous l'enseigne unique Dexia en 1999. Dexia constitue une des toutes premières fusions transfrontalières dans le secteur bancaire européen et se classe parmi les quinze plus grands établissements financiers de la zone euro. La banque franco-belge, leader mondial des services financiers au secteur public local, intervient également dans les domaines des services financiers de proximité, de la gestion d'actifs, ainsi que de la trésorerie et des marchés de capitaux. En matière d'administration de fonds, RBC Dexia Investor Services a été lancé en 2006 en collaboration avec la Royal Bank of Canada et se classe parmi les dix premières banques dépositaires au monde. Dexia est également une banque de détail de premier plan en Belgique et au Luxembourg et répond aux besoins en services financiers de plusieurs millions de clients.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Grâce à sa structure de funding, le groupe est beaucoup moins sensible que ses compétiteurs à la crise de liquidité qui secoue actuellement le secteur bancaire.
- Le positionnement du groupe sur le secteur public local lui assure des revenus récurrents et peu risqués car peu dépendants de l'évolution des marchés financiers. Son stock de prêts donne au groupe une bonne visibilité.
Les points faibles de la valeur
- L'activité de capital market du groupe est réduite.
- La concurrence pèse sur les marges de l'activité de Banque des particuliers ainsi que dans le financement public du fait de la forte liquidité et de faible risque.
- La filiale américaine du groupe, FSA, pâtit de l'ENVIRONNEMENT instable aux Etats-Unis. En 2007, elle a perdu 65,7 millions de dollars.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Dexia se définit lui-même comme une valeur contracyclique c'est-à-dire qui évolue dans le sens inverse des cycles économiques. Il profite ainsi des périodes difficiles par les politiques de relance de l'équipement public et le maintien de taux d'intérêts bas. En période de croissance, il résiste par les techniques d'ingénierie financière proposées aux collectivités.
- Il faut surveiller la politique de développement du groupe à l'international. Dexia affiche notamment des ambitions au Mexique, au Canada ou encore au Japon dans le domaine du financement public. Le groupe est également intéressé par l'Europe de l'Est.
- En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.