Les marchés actions européens ont lourdement chuté, plombés par le haut niveau des cours du pétrole, qui a entraîné dans sa chute l'ensemble des valeurs liées au transport. La publication d'un indice ISM manufacturier supérieur aux attentes aux Etats-Unis en juin n'a pas réussi à inverser la tendance. A Paris, TF1 a plongé après des audiences jugées décevantes, tandis que Safran a décroché à la suite d'une note d'analyste. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 2,11% à 4341,21 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 1,84% à 4,236,32 points.
UBS (-6,72% à 20 francs suisses) a annoncé qu'il renforcerait le rôle de surveillance du conseil d'administration. L'établissement suisse lourdement touché par la crise des "subprime" souhaite établir une séparation nette entre les responsabilités du conseil d'administration et celles de la direction. Stephan Haeringer, Rolf Meyer, Peter Spuhler et Lawrence Weinbach ont tous les 4 présenté leur démission du CA. Les noms de leurs successeurs seront connus avant une assemblée générale extraordinaire (AGE) prévue le 2 octobre.
TF1 a perdu 7,06% à 9,88 euros. Les investisseurs sont des plus circonspects sur les audiences de la chaîne de télévision en juin. Certes, TF1 a gagné le mois dernier 0,3 point d'audience nationale (à 27,5%) par rapport à mai. Dopés par l'Euro, M6 (+1,9 point à 13%) et le groupe dirigé par Nonce Paolini sont les seules à progresser parmi les chaînes hertziennes. Toutefois constate Médiametrie, malgré le championnat européen de football, l'audimat de TF1 a flanché de trois points sur un an.
Plus forte baisse du SRD, Safran a plongé de 9,25% à 11,18 euros, plombé par une note d'analyste. Cheuvreux a abaissé sa recommandation sur Safran de Surperformance à Sous-performance, en réduisant son objectif de cours de 16 à 12 euros, de source de marché. Le broker réagit aux perspectives peu attrayantes du trafic aérien, qui devrait impacter le marché des pièces de rechange pour moteurs d'avions.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice d'activité du secteur manufacturier s'est établi à 49,2 en juin après 50,6 en mai, selon l'enquête mensuelle RBS-Markit. En première estimation, il était ressorti à 49,1. Les économistes interrogés par l'agence Reuters tablaient en moyenne sur la confirmation de ce résultat de 49,1. En France, cet indicateur s'est contracté pour la première fois depuis trois ans à 49,2, contre 51,5 en mai, a indiqué l'étude Markit/Cdaf. En Allemagne, l'indice d'activité dans l'industrie a reculé à 52,6 contre 53,6 en mai, selon l'enquête Markit/BME. Le consensus visait 52,3.
Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières, s'est établi à 7,2% en mai 2008, inchangé par rapport à avril, selon Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. Il était de 7,5% en mai 2007.
Aux Etats-Unis, l'ISM manufacturier s'est établi à 50,2 en juin après 49,6 en mai. Les économistes tablaient sur 48,6. L'indicateur n'avait pas franchi le seuil des 50 depuis le mois de janvier. Rappelons qu'un chiffre supérieur à 50 signifie une croissance de l'activité.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,5775 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Safran est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le groupe, qui emploie 62 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aéronautique et spatiale, Equipements aéronautiques, Défense Sécurité, Communications. Il réalise 54% de son chiffre d'affaires en Europe, 27% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2007, entre le public (39,4%), l'Etat (30,4%), les salariés (20,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (1,7%).
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le 3ème acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux.
- Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés.
- Avec la cession de Sagem Communications, Safran confirme le recentrage progressif sur son coeur de métier, à savoir les activités de la Propulsion et des Equipements aéronautiques.
- La crise traversée par la direction du groupe et la découverte d'irrégularités comptables font partie du passé, depuis qu'un nouvel Etat-major a pris les rênes du groupe.
Les points faibles de la valeur
- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité.
- L'effet de change reste un risque important pour le groupe, la faiblesse du dollar affectant la rentabilité.
-Les investisseurs restent en attente d'une décision stratégique sur la téléphonie mobile qui plombe les résultats du groupe.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. La téléphonie mobile est en première ligne.
- Selon certains analystes, les fonds levés de la cession de Sagem Communications pourraient couvrir l'arrêt de l'activité Téléphonie mobile en 2008.
-La spéculation quant à un rapprochement avec Thalès refait régulièrement surface.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les groupes aéronautiques français sont pénalisés par la faiblesse du dollar car leurs coûts de production sont essentiellement libellés en euros alors que leurs contrats le sont en dollars, ce qui réduit leurs marges. Avec une rentabilité amoindrie, la capacité de recherche et développement de ces groupes est menacée, notamment par rapport à leurs concurrents américains. Face à des stratégies de couverture de change qui deviennent insuffisantes, les intervenants multiplient les délocalisations. C'est pourquoi, les effectifs à l'étranger explosent, alors qu'ils stagnent en France pour l'ensemble du secteur.
Equipementiers télécoms
Les ventes mondiales de téléphones mobiles ont continué d'enregistrer une croissance à deux chiffres (13,6%) au premier trimestre 2008, à 294,3 millions d'unités. Néanmoins des disparités apparaissent selon les régions. Ainsi, le cabinet Gartner souligne le recul de 16,4%, sur un an, des ventes en Europe de l'Ouest. Cette baisse serait liée au ralentissement économique de cette zone, auquel s'ajoute la maturité de la région en termes d'équipement mobile. Par contre la croissance dans les pays émergents ne se dément pas : en Asie-Pacifique, les ventes ont bondi de 26,6% sur un an, tandis qu'elles sont en hausse de 25,8% dans les pays d'Europe de l'Est. Parmi les fabricants, le Finlandais Nokia a consolidé sensiblement sa place de leader sur le premier trimestre, laissant loin derrière lui ses concurrents. Sa part de marché s'élève fin mars à 39,1% contre 35,5% un an plus tôt (avec 115,2 millions d'appareils vendus). Le Sud-coréen Samsung est le numéro 2 du marché avec 42,4 millions de téléphones. Motorola a conservé la troisième place mais sa part de marché chute de plus de 8 points à 10,2%. Sony Ericsson a subi également une baisse de sa part de marché et a cédé sa place de numéro quatre au Sud-coréen LG, dont la part de marché a progressé de 1,8 point.