
La Bourse de New York a fini en nette baisse lundi, sur fond de prises de bénéfices et de morosité à l'égard de la situation économique dans l'Union européenne: le Dow Jones a cédé 2,26% et le Nasdaq 1,93%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 276,10 points à 11.955,01 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 52,74 points à 2.684,41 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 2,47% (31,78 points) pour s'établir à 1.253,31 points.
Wall Street avait ouvert en léger repli, creusant ses pertes au fil de la journée pour que finalement le repli du Dow Jones dépasse les 2% dans les dernières minutes de la séance.
Une grande partie du repli s'explique "par des prises de bénéfices après la forte hausse de ces deux dernières semaines", a estimé Michael James, de Wedbush Securities.
Egalement, "les investisseurs commencent à prendre conscience de l'absence de précisions dans l'accord conclu lors du sommet européen de la semaine dernière", a-t-il déclaré.
"Des informations suggèrent que les plans pour le FESF (Fonds européen de stabilité financière) n'ont pas été simples à vendre à la Chine et au Japon", a remarqué de son côté Patrick O'Hare, du site d'analyse financière Briefing.com.
Les dirigeants européens souhaitent porter la capacité du FESF à 1.000 milliards d'euros, contre 440 milliards actuellement, et misent donc pour cela sur certains bailleurs extérieurs à l'Europe.
De manière générale, la situation est particulièrement morose dans l'Union européenne.
"Il y a un problème de croissance, une très mauvaise orientation du chômage, une inflation à 3%, donc pas de baisse de taux, et maintenant l'Allemagne qui a une croissance réelle des ventes au détail de 0,3%, donc ce n'est pas elle qui va sauver la zone euro", a énuméré son côté Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis.
"Sans véritable soutien de l'économie, l'accord sur la Grèce n'aura pas de réel effet", a souligné M. James.
Les valeurs bancaires américaines, à l'unisson de leurs homologues européennes, ont été particulièrement affectées par ce regain d'inquiétude. Morgan Stanley a perdu 8,65% à 17,64 dollars, Goldman Sachs 5,45% à 109,55 dollars, Citigroup 7,52% à 31,59 dollars et Bank of America 7,07% à 6,83 dollars.
Dans le même temps, la faillite du courtier MF Global a pesé sur le moral des investisseurs. La société a déposé le bilan après avoir étalé au grand jour des difficultés financières graves lors de la publication de ses résultats trimestriels. Il s'agit de la huitième plus grande faillite aux Etats-Unis depuis plus de 30 ans et la première liée à la crise européenne.
"Psychologiquement, ça fait peur. Et ça ravive les inquiétudes sur ce que l'on ne connaît pas" à propos de la santé des groupes financiers américains, a relevé M. James.
Le secteur des matières premières, qui constituait le fond de commerce de MF Global, a été entraîné à la baisse.
Les pétroliers ExxonMobil et Chevron ont respectivement lâché 4,16% à 78,09 dollars et 4,19% à 105,05 dollars. Alcoa, leader mondial de l'aluminium, a abandonné 7,00% à 10,76 dollars. Newmont Mining, géant de la production d'or, a cédé 2,42% à 66,83 dollars. Le producteur américain d'acier US Steel a pour sa part perdu 8,97% à 25,36 dollars.
Côté technologique, Yahoo! a chuté de 5,56% à 15,64 dollars. Selon l'agence Bloomberg, qui cite cinq sources proches du dossier, la société internet envisage de vendre ses actifs asiatiques et distribuer à ses actionnaires les dividendes obtenues, plutôt que d'accepter de se laisser racheter.
Selon les informations publiés dans les médias américains ces dernières semaines, une dizaine de repreneurs sont en course, dont Google (1,25% à 592,64 dollars) et Microsoft -1,30% à 26,63 dollars), qui avait déjà tenté sans succès en 2008 de racheter son compatriote.
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,175% contre 2,306% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,199% contre 3,352%.