Requinquée par l'accord européen, la Bourse de Paris va mettre son optimisme à l'épreuve d'une semaine très chargée avec un G20 qui prolongera le sommet de Bruxelles sur la zone euro et des réunions de la BCE et la Fed, très attendues tant l'économie est à la peine.
Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40, l'indice vedette parisien, a pris 5,59%, et terminé à 3.348,63 points. Ses pertes depuis le 1er janvier sont ramenées à 11,99%.
Le marché parisien a connu un début de semaine en dents de scie avant de connaître une séance euphorique jeudi, soulagé par le plan européen destiné à aider la Grèce et à préserver la zone euro d'une aggravation de la crise.
"Le sommet a confirmé ce qui était plus ou moins sur la table. Il faut rappeler que le CAC 40 était remonté depuis trois semaines, de 2.800 points à 3.100 environ avant le sommet", souligne Bertrand Lamielle, gérant chez B*Capital (BNP Paribas).
La place parisienne va mieux mais le CAC 40 n'est pas encore revenu à ces niveaux du début de l'été (4.000 points).
"Certaines gestions, largement désinvesties depuis plusieurs mois, ne pourront pas rester hors du marché plus longtemps. De plus, la suprématie de l'Allemagne dans la résolution de cette crise stabilise la gouvernance de la zone euro et rassure les marchés", commente Fabrice Cousté, de CMC Markets.
Les investisseurs ont salué un ensemble de mesures, qui vont de la recapitalisation des banques à une décote de 50% de la dette grecque de la part des créanciers privés du pays, en passant par le renforcement de la puissance du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Les valeurs bancaires ont retrouvé en retour la faveur des marchés, s'envolant de quelque 20% jeudi à Paris et sans faiblir vendredi. Tout n'est pas pour autant réglé, tant sur la capacité de la Grèce à s'en sortir que sur la possibilité d'une contagion à d'autres pays.
Le G20, rendez-vous phare de la semaine et qui se tient à Cannes jeudi et vendredi pourrait apporter des éléments de réponses, aux questions encore en suspens, telle que la participation de pays comme la Chine au plan européen.
"Si c'est le cas, cela va renforcer l'optimisme des marchés quant à la capacité des autorités à résoudre la crise de la dette", pour les économistes d'ING.
L'heure est encore à la méfiance, tel que le démontre l'emprunt italien de vendredi matin, Rome ayant dû payer un taux d'intérêt de plus de 6% à 10 ans.
En dehors de la dette, le ralentissement de la croissance, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, est l'autre grande préoccupation des marchés.
C'est dans cette optique que la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fes) mercredi et celle de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi revêtent toute leur importance, avec des mesures de soutien possibles. Certains analystes misent sur une baisse du taux de la BCE pour la première réunion de son nouveau président Mario Draghi, tandis qu'une action de la Fed n'est pas certaine compte tenu de récents indicateurs rassurants.
La semaine à venir s'annonce très riche en statistiques puisque les investisseurs surveilleront les indicateurs les plus attendus du mois aux Etats-Unis, avec l'indice ISM d'activité et les chiffres de l'emploi, après une croissance solide au troisième trimestre. "Le principal risque porte, selon nous, sur le premier trimestre 2012 si la confiance des chefs d?entreprises américains restent encore très déprimée", anticipent les économistes du courtier Aurel BGC.
Enfin, la saison des publications d'entreprises bat son plein et se poursuivra en France avec des poids lourds de la cote tels que Vinci, Alstom, ArcelorMittal et Sanofi.