
La Bourse de New York a fini jeudi sur une forte progression, dopée par l'accord trouvé en zone euro, les investisseurs américains espérant pouvoir à présent se concentrer sur l'économie américaine qui semble toujours s'améliorer: le Dow Jones a pris 2,86% et le Nasdaq 3,32%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 339,51 points à 12.208,55 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 87,96 points à 2.738,63 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a avancé pour sa part de 3,43% (42,59 points) à 1.284,59 points.
Le Dow Jones, indice regroupant les actions de 30 fleurons américains, n'avait pas évolué au-dessus des 12.000 points depuis le 1er août, lors de la crise provoquée par le débat sur l'augmentation du plafond de la dette américaine.
A deux séances de la fin du mois, l'indice vedette de Wall Street enregistre une progression mensuelle de 12% et pourrait réaliser son meilleur mois depuis janvier 1987.
"C'est un peu fou (comme séance), mais il y a eu vraiment beaucoup de choses positives sur les marchés", a commenté Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald.
"On attendait que l'Europe cesse de bloquer le passage", a-t-il ajouté, pointant "les bons résulats trimestriels qui justifient les niveaux" des indices new-yorkais.
"Les Européens ont fait ce qu'il fallait pour éviter la récession et maintenant le FESF (Fonds de secours européen) peut aider si besoin est, ça change la donne", a-t-il poursuivi.
"On avait vraiment un barrage médiatique anti-européen qui annonçait la fin du monde en Europe, c'était impressionnant", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Market, à propos des craintes précédant le sommet européen.
"Les marchés américains vont maintenant pouvoir déplacer leur attention", a-t-il ajouté, pronostiquant que "d'ici un ou deux jours on ne parlera plus de l'Europe (...) et on va essayer de terminer l'année très fort".
Au terme d'une nuit d'intenses tractations à Bruxelles, les dirigeants européens se sont mis d'accord jeudi pour réduire fortement la dette de la Grèce et pour mobiliser 1.000 milliards d'euros, afin d'empêcher la contagion de la crise, notamment à l'Espagne et l'Italie.
Les valeurs financières figurent en tête de la progression de la journée, avec notamment la banque d'affaire JPMorgan, premier établissement du pays en termes d'actifs, qui a gagné 8,31% à 37,02 dollars, sa concurrente Morgan Stanley progressant de 16,65% à 19,41 dollars et Bank of America de 9,56% à 7,22 dollars.
Tous les analystes soulignaient en outre les très bonnes performances des entreprises lors du troisième trimestre, reflétées par la croissance de l'économie américaine de 2,5% en rythme annuel, selon les chiffres du PIB publiés jeudi.
Le numéro un mondial de l'énergie ExxonMobil, qui a annoncé un bond de 41% de son bénéfice au troisième trimestre, a avancé de 1,00% à 81,88 dollars.
Le numéro un mondial du dentifrice, Colgate-Palmolive, a grignoté 0,87% à 91,33 dollars après avoir publié un bénéfice trimestriel légèrement supérieur aux attentes.
Les poids-lourds du Dow Jones Alcoa et Caterpillar ont respectivement bondi de 9,46% (11,34 dollars) et de 5,20% (96,33 dollars).
Parmi les autres entreprises fortement dépendantes de la consommation des ménages, et donc plus vulnérables aux sursauts économiques, General Electric a gagné 6,24% (17,37 dollars) et Hewlett-Packard 4,82% à 26,99 dollars.
Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,395% contre 2,203% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,446% contre 3,224% la veille.