(AOF / Funds) - "Depuis l'annonce de l'opération twist, le 21 septembre, visant à aplatir la courbe des taux, le spread 2-10 T-notes s'est non pas aplati mais même finalement écarté de 6pbs. Juste après l'annonce de l'opération Twist visant à vendre du court terme au profit du long, la courbe s'était effectivement aplatie de près de 10pbs atteignant au plus bas 24pbs contre 40pbs aujourd'hui. Ce n'est pas l'inefficacité du Twist qui est en jeux mais le fait que les 400 milliards d'achats de titres supérieurs à 6 ans soient passés au second plan par rapport au regain d'optimisme", note Natixis.
"Les investisseurs ont ainsi surtout pris en compte le fait que le scénario d'un retour à la récession (double dip) s'éloignait aux Etats-Unis avec des chiffres macro économiques pas si dramatiques que cela et, temporairement peut-être, arrêté de croire à l'écroulement de la zone euro avec tous les espoirs placés dans les meeting du 23 octobre et le G20 du 3 et 4 novembre."
"C'est donc le retour d'un certain appétit pour le risque (risk-on trades) qui a surtout pesé jusque là, envoyant le 10 ans US de 1,85% le 21/09 à 2,19% aujourd'hui (+34pbs). Dans le même temps le 10 ans Bund s'est lui tendu de 32pbs. Il n'y a donc pour ainsi dire pas eu de surperformance des titres US malgré les achats de la Fed sur le segment (32% du programme d'achat du QE3 vise le 8-10 ans) et la corrélation entre T-Notes Bund est toujours très solide (0,7 en moyenne)."
"Ceci démontre bien que ce qui joue ici à plus à voir avec les fondamentaux de l'économie mondiale en général, et américains en particulier, et avec les développements de la crise de la zone euro. Résultat, les pentes de part et d'autres de l'Atlantique ne divergent pas du tout, ce qui est tout à fait logique avec des taux courts américains bloqués à 0,25% jusqu'à au moins mi-2013 et une baisse de 50pbs de la BCE déjà complètement intégrée dans les prix du court terme."
"Reste que l'euphorie risque de faire long feu. En effet, la déception risque d'être à la hauteur des espoirs mis dans les annonces des prochains sommets européens. Il est fort probable que celles-ci aillent dans le bon sens et valident un scénario central d'absence de sortie de la zone euro de la Grèce au profit d'un hair cut véritable de la dette grecque avec un plan de soutien aux banques."
"Mais, une fois encore, il est à craindre que ces décisions soient jugées au final comme trop timides par rapport aux enjeux de moyen terme (organisation d'une structure fédérale de transferts budgétaires, montée en puissance des décisions à la majorité avec pouvoirs coercitifs sur les Etats défaillants), au-delà du court terme (leverage de l'EFSF pour garantir ou acheter massivement des titres sur le secondaire, recapitalisation des banques, nouveau PSI etc)."
"La tendance à la repentification, normale après le flattening de l'été n'est donc sans doute alors que temporaire. D'autant plus que la partie courte, elle, a déjà fait à peu près tout le chemin possible..."