La Bourse de Paris avançait avec prudence lundi matin dans les premiers échanges et prenait 0,58%, mais les valeurs bancaires continuaient de souffrir malgré la détermination du couple franco-allemand à enrayer la crise de la dette en recapitalisant les établissements européens.
A 10H00 (08H00 GMT), le CAC 40 gagnait 17,97 points à 3.113,53 points. Vendredi, il avait pris 0,66% pour sa troisième séance dans le vert d'affilée.
Le marché parisien a ouvert en hausse (+0,84%) mais a fléchi rapidement, tiré vers le bas par les valeurs bancaires qui étaient parmi les plus fortes baisses de l'indice vedette.
BNP Paribas perdait 1,49% à 31,08 euros, Crédit Agricole 2,09% à 5,25 euros et Société Générale 1,66% à 20,17 euros.
"Cette baisse peut être due à la dégradation par Fitch de l'Italie et à la prudence avant le vote de la Slovaquie sur le FESF", le Fonds européen de stabilité financière, estime Dov Adjedj, vendeur d'actions chez le courtier Aurel BGC.
Les banques françaises sont en effet très exposées aux problèmes de dette de l'Italie, dont la note a été abaissée, tout comme celle de l'Espagne, vendredi soir par Fitch.
La Slovaquie sera le dernier pays, après Malte lundi, à se prononcer sur le FESF, outil qui permettra à l'Europe d'acheter de la dette sur les marchés ou de renflouer les banques.
Les marchés européens se montraient peu entreprenants malgré la rencontre à Berlin entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel qui ont promis une réponse à la crise de la dette en zone euro avant le début novembre, en soulignant leur unité sur une recapitalisation des banques.
Cette réunion "s'est conclue sans annonce déterminante mais sur une promesse de taille: avant le prochain G20, les Européens auront un +plan+!", écrivent les économistes d'Aurel BGC dans une note.
Certains analystes se veulent prudents, comme les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC, pour qui "si le contenu reste flou, les objectifs sont élevés"
"Attention, l'absence d'engagements forts tout de suite risque de décevoir", préviennent-ils, ajoutant attendre plus de détails sur la recapitalisation des banques.
Parmi les valeurs, le titre Dexia, qui devait reprendre sa cotation lundi, était toujours suspendu, au moment où le démantèlement de la banque franco-belge est devenu réalité dans la nuit de dimanche à lundi.
Bouygues perdait 0,12% à 25,64 euros après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée à "neutre", contre "surperformer" par Exane-BNP Paribas.
Schneider Electric cédait 0,45% à 43,81 euros, pour les mêmes raisons, Société Générale ayant abaissé son opinion sur le titre à "conserver", contre "acheter".
Air France-KLM était en nette hausse (+2,91% à 5,30 euros). Le trafic passager a progressé de 9,3% en septembre, tandis que son activité de fret a enregistré une baisse de 3,4%.
Enfin, Technip prenait 1,83% à 61,09 euros. Le groupe a annoncé lundi avoir remporté deux contrats auprès du géant énergétique anglo-néerlandais Shell pour installer des ombilicaux, un assemblage de canalisations utilisées pour le contrôle des installations pétrolières sous-marines.