La Bourse de Paris progressait jeudi de 1,47% dans les premiers échanges, confirmant son rebond de la veille, sur des anticipations de mesures de soutien de la Banque centrale européenne aux banques, après la mobilisation des dirigeants politiques sur ce dossier.
A 09H20 (07H20 GMT), l'indice CAC 40 prenait 42,66 points à 3.016,56 points, tiré par le secteur bancaire, dont la plupart des valeurs phares étaient dans le vert. Le volume d'échanges était de 220,66 millions d'euros.
Mercredi, le CAC 40 avait mis fin à trois séances consécutives de baisse, en rebondissant fortement de 4,33% comme la plupart des places financières européennes.
L'optimisme avait aussi été palpable outre-Atlantique où l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a pris 1,21% et le Nasdaq, à dominante technologique 2,32%.
"Aujourd'hui est un jour important pour les marchés tant les investisseurs fondent beaucoup d'espoirs sur la BCE", résumaient les analystes de BNP Paribas dans une note.
La séance devrait être marquée par un optimisme mesuré jusqu'à la décision de l'institution et ensuite devront suivre de forts mouvements dans le vert ou dans le rouge suivant les annonces, résument les opérateurs de marché.
La banque centrale tient ce jour sa dernière réunion monétaire sous la présidence de Jean-Claude Trichet, dont le mandat de huit ans à la tête de la BCE s'achève le 31 octobre.
A l'issue de cette rencontre, elle devra annoncer vers 13H45 si elle laisse ou pas son taux directeur inchangé
La BCE, qui a relevé son taux directeur deux fois cette année par crainte de l'inflation, pourrait cette fois annoncer une baisse pour soutenir l'économie en pleine crise de la zone euro.
"Certains attendent une baisse des taux assez forte, d'autres en revanche tablent sur un prolongement des aides que la BCE apporte au secteur bancaire, notamment un prolongement des opérations de refinancement à 1 an", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Mourier, opérateur chez le courtier Aurel.
"Si nous n'anticipons pas de baisse du principal taux directeur, des mesures de soutien, notamment en termes de liquidité, sont attendues pour aider le système bancaire et éviter une aggravation de la crise européenne", renchérissent dans une note les analystes de CM CIC.
Les dirigeants européens sont aussi mobilisés pour éviter un effondrement du secteur bancaire, fragilisé par la crise de la dette, qui a mis à terre le groupe franco-belge Dexia.
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "justifié" de recapitaliser les banques européennes qui en ont besoin, en soulignant que le "temps pressait" et que son pays était prêt à le faire "si nécessaire".
Selon le quotidien Die Welt, Mme Merkel entend convaincre le président français Nicolas Sarkozy d'agir vite pour soutenir les banques, lors de leur rencontre de dimanche, alors que Paris préfèrerait attendre.
Les ministres des Finances de l'UE ont en parallèle demandé au régulateur bancaire européen (EBA) d'évaluer l'impact sur les banques d'une forte décote appliquée aux obligations de l'Etat grec, a rapporté le Financial Times.
Le Fonds monétaire international (FMI) a, lui, concrètement suggéré mercredi d'injecter entre 100 et 200 milliards d'euros dans les plus grandes banques européennes pour stabiliser le secteur.
Les analystes scruteront aussi les chiffres de la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) en zone euro au deuxième trimestre prévus à 11H00. Aux Etats-Unis, ce sont les données sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (14H30) qui retiendront l'attention des marchés financiers, avant les chiffres de l'emploi pour septembre attendus vendredi.
Du côté des valeurs, les titres du secteur bancaire baignaient encore dans l'euphorie de la veille. BNP Paribas gagnait 3,15% à 30,48 euros, Crédit Agricole 3,79% à 5,36 euros et Société générale 2,81% à 20,16 euros.
Hors CAC 40, l'action Dexia prenait 4,80% à 1,07 euro, après s'être stabilisée la veille. La France et la Belgique, coactionnaires de l'établissement financier, semblent déterminées à agir vite pour dépecer la banque, une nouvelle fois au bord de la faillite.
Michelin prenait 2,32% à 30,84 euros, alors qu'il a annoncé maintenir ses objectifs pour 2011, malgré un ralentissement de l'activité au second semestre, notamment pour le poids lourd, avec notamment des volumes de croissance "autour de 8%".
Quant à Eurofins Scientific, le titre s'envolait de 10,89% à 60 euros. Le groupe d'analyse scientifique a relevé ses objectifs annuels et table sur un chiffre d'affaires au-dessus des 800 millions d'euros et un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 145 millions d'euros.
Enfin, l'action du groupe de services Veolia Environnement s'appréciait de 2,16% à 10,64 euros. Il envisage la cession de ses filiales Proxiserve (entretien des équipements de chauffage et distribution d'eau) et Doméo (contrats d'assurance liés à l'habitat).