La Bourse de Paris a terminé en nette baisse vendredi et perdu 1,51%, méfiante face des indicateurs macroéconomiques contrastés et à la situation encore incertaine en zone euro.
Le CAC 40 a lâché 45,69 points à 2.981,96 points, dans un volume d'échanges de 3,568 milliards d'euros. La veille, il avait pris 1,07%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 2,44%, Londres 1,32% et l'Eurostoxx 50 1,48%.
Le marché parisien conclut ainsi un trimestre exécrable (-25,12%), un des pires de son histoire et le plus mauvais depuis l'éclatement de la bulle internet en 2002.
Vendredi, il a passé la journée dans le rouge et a perdu du terrain au fil de la journée, mais a limité un peu la casse dans l'après-midi après de bons indicateurs américains.
"Les indices boursiers reculent même si les statistiques américaines sont relativement bonnes. La réaction des investisseurs est liée au climat général dans la zone euro", observe Alexandre Baradez, analyste marchés chez Saxo Banque.
Pourtant, deux statistiques américaines portant sur le mois de septembre ont réservé de bonnes surprises aux investisseurs et ont contrebalancé des indicateurs plus ternes en Chine et en Allemagne.
L'indice de confiance des consommateurs établi par l'université du Michigan a été nettement révisé à la hausse vendredi tandis que l'activité économique dans la région de Chicago s'est nettement accélérée.
Moins positifs, les dépenses de consommation ont ralenti nettement en août alors que les revenus des ménages ont baissé pour la première fois depuis octobre 2009.
Plus tôt dans la journée, les craintes d'un ralentissement économique mondial ont été alimentées par plusieurs mauvaises nouvelles venues de Chine où l'activité s'est légèrement contractée en septembre, pour le troisième mois d'affilée, tout comme d'Allemagne qui a vu les ventes de détail chuter en août.
Reste que "les marchés sont toujours obnubilés par la situation de la Grèce. Il y a pas mal de ventes aujourd'hui parce que des informations sur la zone euro peuvent éventuellement tomber pendant le week-end", souligne M. Baradez.
Les investisseurs sont restés à l'affût de toutes nouvelles concernant la zone euro, où le processus de ratification du Fonds européen de stabilité financière (FESF) s'est poursuivi jeudi avec le feu vert de l'Autriche au lendemain de celui de l'Allemagne.
Nicolas Sarkozy a rencontré en outre en fin d'après-midi à Paris le Premier ministre grec Georges Papandréou pour "faire le point avec lui de la situation que connaît actuellement la Grèce".
Par ailleurs, en cette fin de trimestre, les investisseurs ont procédé à un ajustement de leurs bilans. Cet exercice, dit de "windows dressing", consiste par exemple à vendre des titres qui ont une performance médiocre.
Cela entraîne "des mouvements erratiques, des sorties, des entrées, c'est mécanique comme à chaque fin de trimestre", explique Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le secteur bancaire a été une nouvelle fois chahuté après une note négative des analystes de la banque suisse UBS qui ont abaissé leurs objectifs de cours des trois principaux titres. BNP Paribas a perdu 3,50% à 30,05 euros, Crédit Agricole 3,17% à 5,23 euros et Société Générale 5,12% à 20,00 euros.
Vivendi a reculé de 5,30% à 47,54 euros, alors que sa filiale SFR va lancer le 11 octobre une offre mobile à prix "très agressifs", vendue seulement sur internet, après ses concurrents Orange et Bouygues.
Parmi les hausses, le promoteur Kaufman & Broad a pris 6,95% à 13,69 euros, après avoir annoncé de solides résultats au troisième trimestre.
Soitec a gagné 0,57% à 4,07 euros. Le fournisseur des fabricants de composants électroniques a confirmé sa prévision de croissance, en dépit du pessimisme affiché par son principal client, l'américain Avanced Micro Devices (AMD).
En revanche, les titres du secteur du luxe, Hermès (-2,90% à 225,85 euros) LVMH (-3,44% à 99,65 euros) et PPR (-6,15% à 97,42 euros) ont reculé, victimes du mauvais indicateur en Chine, important débouché pour ces groupes.