La prudence était de mise jeudi matin sur les places financières européennes, les Bourses ayant ouvert en légère baisse avant le vote, très symbolique, du Parlement allemand sur l'élargissement du mécanisme de sauvetage des pays de la zone euro en difficulté.
Le Parlement allemand doit se prononcer dans la journée sur l'élargissement du FESF, destiné à venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté financière. Ce vote, sans grand suspense, sera particulièrement surveillé tant les marchés craignent les écueils dans le processus d'adoption du second plan de sauvetage de la Grèce, ce qui devrait rendre les Bourses un peu hésitantes.
Pour preuve, Paris a débuté en recul de 0,58%, Londres de 0,75%, Francfort de 0,41% et Milan de 0,46%. Mais peu après l'ouverture, Paris était dans le vert (+0,29%) soutenu par les valeurs bancaires, tout comme Milan (+0,55%) ou Madrid (+0,05%).
La Bourse de Tokyo a terminé pour sa part en nette hausse, les investisseurs saluant apparemment un petit regain de l'euro vis-à-vis du yen.
"Le risque n?est pas un rejet du plan mais une fragilisation de la coalition au pouvoir. Le but est d?éviter que ce plan soit adopté par l?opposition est non par la majorité dont est issue Angela Merkel", a estimé Christian Parisot, analyste du courtier Aurel BGC.
Selon lui, "un rebond des marchés sur ces annonces est probable". "Le vote positif de l?Allemagne sera symbolique et rassurera les investisseurs (...) In fine, l?adoption de ce plan par l?ensemble des pays montrera aussi aux marchés, que malgré les divisions, ou plutôt discussions, entre Européens, un plan d?aide à la Grèce peut être adopté malgré un risque de perte sur ces nouvelles aides", a-t-il également estimé.
Mercredi, la Finlande a adopté le renforcement du FESF mais la Slovaquie a annoncé qu'elle se prononcerait le 25 octobre, soit plus tard que prévu.
A Athènes, la troïka des créanciers de la Grèce doit faire son retour dans la journée. Elle avait subitement quitté le pays début septembre, mécontente du manque de progrès du gouvernement dans les efforts promis.
Ce retour ouvre la voie au versement à la Grèce d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros, dont le pays a besoin pour éviter un défaut de paiement.
Le ministre français de l'Economie, François Baroin, a jugé mercredi qu'il n'y avait "pas d'alternative" au second plan d'aide à la Grèce, estimant qu'il permettra d'"éviter la contagion à des grands pays comme l'Espagne et l'Italie".