Gilbert Dupont a relevé sa recommandation d'Accumuler à Achat avec un objectif de cours de 31,50 euros sur Ipsos après le succès de l'augmentation de capital du groupe. Le bureau d'études a justifié sa décision par le potentiel hausse de la valeur après sa récente baisse. Le broker a intégré Synovate dans les comptes à partir du quatrième trimestre 2011. Il prend pour hypothèses principales une marge opérationnelle d'Ipsos isolé de 11,1% en 2011, de 11,4% en 2012 et de 11,8% et une marge opérationnelle de Synovate de 8,4% en 2011, qui progresserait après de 30 points de base par an.
Il intègre également 35 millions d'euros de coûts de restructuration/acquisition (15 millions en 2011 et 20 millions en 2012) et 5 millions d'euros de synergies en 2012 puis 15 millions en 2013.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader français des sondages et études par enquêtes, Ipsos s'est hissé parmi les leaders mondiaux de son secteur en multipliant les acquisitions ciblées ;
- Le marché des études connaît une croissance dynamique ;
- Le groupe affiche un taux de croissance de son chiffre d'affaires bien supérieur à celui du marché depuis 2004. 2009 a été la seule année de décroissance organique en 30 ans et 2010 a signé le retour à la croissance, qui plus est dans le haut de fourchette des prévisions ;
- La diversité du portefeuille de clients, d'un point de vue géographique et sectoriel, ainsi que la récurrence des revenus, permettent à Ipsos de mieux résister aux à-coups conjoncturels ;
- La collecte croissante de données sur internet réduit les coûts des études de marché et devrait permettre d'améliorer la rentabilité du groupe ;
- Les pays émergents représentent désormais 30% des ventes. Ipsos est numéro deux en Chine, marché en plein devenir.
Les points faibles de la valeur
- Les 10% du chiffre d'affaires d'Ipsos en provenance des gouvernements pourraient être pénalisé par les restrictions budgétaires en cours dans les pays européens ;
- Le groupe, qui réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires hors d'Europe, dont 41% en Amérique du Nord et Amérique Latine, est exposé aux variations du dollar ;
- Ipsos doit faire face à la montée en puissance d'une entité de taille considérable opérant sur le même segment de marché, le groupe WPP-TNS, qui détient 11,4% de part de marché, contre 5% pour le Français ;
- La dynamique de croissance du groupe laisse peu de place aux déceptions en Bourse ;
- Le rendement de la valeur est très faible.
Comment suivre la valeur
- L'acquisition de Synovate (négociations en cours) est jugée pertinente d'un point de vue stratégique. Elle permettrait au groupe français de changer de dimension et de pallier ainsi au manque de taille critique par rapport au leader WPP-TNS. Ipsos deviendrait numéro 3 mondial. Mais les analystes pointent les risques d'intégration d'une telle société : 6.000 salariés, contre 9.500 pour Ipsos, et une culture d'entreprise très différente.
- Le mouvement de concentration de ce secteur très atomisé confère au titre un intérêt spéculatif. Le flottant du groupe dépasse les 50% et les fondateurs ne se sont jamais montrés hostiles à des discussions ;
- Le secteur de la communication hors média échappe à la baisse des investissements publicitaires, mais dépend des investissements des entreprises, qui eux, évoluent en fonction de la conjoncture économique et du climat des affaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Selon le baromètre SRI-Capgemini Consulting, le chiffre d'affaires du secteur a été multiplié par trois au premier semestre 2010 en France. Les prévisions sont optimistes pour l'avenir alors que ce segment a mis du temps à démarrer. Aux Etats-Unis, l'Interactive Advertising Bureau (IAB) prévoit que, tous types confondus, elle pourrait représenter 15% des investissements publicitaires en ligne cette année. Or elle ne pesait que 3% du marché il y a seulement deux ans. Selon eMarketer, le marché pourrait représenter, à lui seul, 4 milliards de dollars en 2011 au niveau mondial. En France, le marché, beaucoup plus limité se situerait plutôt aux environs de 30 ou 40 millions d'euros pour l'année 2010. Le format qui tend à s'imposer est le pre-roll. Ce sont des spots similaires à ceux diffusés en télévision, mais plus courts (de 15 à 20 secondes en moyenne). Ils interviennent juste avant le démarrage d'une vidéo.