La Bourse de New York a fini en hausse mardi dans un marché porté par l'espoir des investisseurs de voir les Européens renforcer rapidement le fonds destiné à venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro: Le Dow Jones a pris +1,33% et le Nasdaq +1,20%.
Selon les chiffres définitifs de la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 146,83 points à 11.190,69 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,14 points à 2.546,83 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500, sur lequel les analystes basent leurs réflexions en raison de sa composition étoffée, a pris 1,07% (12,43 points) à 1.175,38 points.
Wall Street a évolué toute la séance en forte progression, le Dow Jones approchant en début d'après-midi les 3%, avant d'effacer une partie de ses avancées et revenir sous les 2%.
Après sa pire semaine en trois ans, la Bourse de New York s'était rassurée lundi: le Dow Jones avait pris 2,53%, le Nasdaq 1,35% et le S&P 500 2,33%.
"Les informations en provenance d'Europe continuent de renforcer l'espoir qu'un accord est en vue pour une augmentation" du Fonds européen de secours de la zone euro (FESF), a analysé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
"Il y a beaucoup d'espoir que l'Europe entreprenne des actions vraiment concrètes pour éviter un défaut de la Grèce et une contagion, et en plus, visiblement, l'économie mondiale va échapper à la récession", a-t-il ajouté.
Les pics atteints mardi traduisent toutefois un optimisme démesuré, selon Gregori Volokhine, responsable du département actions de Meeschaert à New York. "Les marchés étaient survendus, c'est certain. Maintenant, les mouvements que l'on voit depuis hier ne sont pas vraiment encourageants", a-t-il dit.
"Quand le marché réagit aussi violemment que ces deux derniers jours, c'est qu'il pense que du jour au lendemain il va y avoir une décision qui va résoudre tous les problèmes", a-t-il remarqué. "C'est une idée américaine, venant de gens qui ne connaissent pas bien la situation en Europe".
Wall Street et les Bourses européennes sont dopées par l'espoir d'une intervention des dirigeants européens pour muscler le FESF. Les marchés carburent en particulier à l'idée selon laquelle le FESF va avoir un effet de levier en rachetant de la dette de pays en difficulté.
Cette éventualité a pourtant été battue en brèche à de nombreuses reprises par l'Allemagne, dont le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a qualifié mardi de "stupide" l'idée d'une augmentation du fonds.
Le secteur des matières premières a tiré le marché, alors que le baril de brent a pris plus de 4 dollars à New York, à 84,45 dollars. Le géant pétrolier Chevron a pris 2,24% à 93,54 dollars et le leader américain de l'aluminium Alcoa 0,29% à 10,48 dollars.
Apple a lâché 0,97% à 399,26 dollars: le géant mondial de l'informatique a annoncé une conférence la semaine prochaine à propos de l'iPhone, laissant les observateurs spéculer sur la présentation de la cinquième génération de son téléphone à succès.
L'action de Research in Motion (RIM), le fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry, a progressé de 4,47% à 22,65 dollars sur des rumeurs d'une prise de participation de l'investisseur américain Carl Icahn.
Le marché obligataire a terminé en baisse, effaçant une partie des pertes subies la semaine dernière.
"C'est la fin du trimestre, il y a une relocation d'actifs entre le secteur obligataire (...) et le secteur des actions" a expliqué M. Volokhine.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,016% contre 1,904% lundi soir et celui à 30 ans à 3,116% contre 3,002%.