La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte baisse jeudi, dépitée comme Wall Street la veille par la modestie des mesures de soutien à l'économie et le ton pessimiste de la banque centrale américaine.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 3,43% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
La veille, l'indice vedette parisien a lâché 1,62% à 2.935,82 points, alors que les marchés ne connaissaient pas encore l'issue d'une réunion, très attendue, de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Finalement, la Fed va vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor et en racheter pour un montant identique avec une maturité plus longue. Le but de cette mesure, surnommée "opération twist", est de faire baisser les taux d'intérêt à long terme pour soutenir l'activité.
Cette annonce a déplu à Wall Street qui a terminé en fort repli. Le Dow Jones a perdu 2,49% et le Nasdaq 2,01%. En revanche, elle a eu un effet immédiat sur les taux américains à 10 ans, tombés à un plus bas historique.
Les marchés asiatiques ont aussi mal réagi, à l'image de la Bourse de Tokyo qui a perdu 2,07% à la clôture.
Les investisseurs ont été refroidis par les commentaires de la Fed sur la reprise économique américaine, qu'elle juge "lente" et menacée par des "risques importants".
Les économistes de Capital Economics jugent de surcroît que l'action de la Fed aura un impact "modeste" sur l'économie.
"Le coût de l'emprunt n'est pas le problème. Les entreprises n'ont pas la confiance suffisante pour investir", indiquent-ils.
Les analystes de Natixis partagent cet avis, mais ajoutent que "le communiqué reste très accommodant et laisse la porte ouverte pour de nouvelles actions", d'autant que le taux directeur de la Fed reste quasi-nul.
Par ailleurs, toujours aux Etats-Unis, l'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a abaissé les notes à long terme des banques Bank of America et Wells Fargo en raison d'une moindre probabilité d'un soutien du gouvernement en cas de besoin, tout en maintenant celle de Citigroup.
L'évolution de la situation en Grèce sera également encore très suivie par les marchés jeudi. Le gouvernement grec s'est résigné mercredi soir à adopter des mesures d'austérité supplémentaires pour 2011 et 2012, sous pression de ses créanciers, l'UE et le Fonds monétaire international (FMI).
Enfin, l'agenda macroéconomique du jour est assez fourni avec les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (14H30) et l'indicateur composite de l'activité économique pour août.
Par ailleurs, le président de la Banque mondiale (BM) Robert Zoellick et la directrice générale du FMI Christine Lagarde s'exprimeront dans l'après-midi lors de l'ouverture des assemblées annuelles du FMI et de la BM.
VALEURS A SUIVRE
BNP PARIBAS a envoyé des émissaires au Moyen-Orient sonder l'intérêt de potentiels investisseurs au cas où elle devrait se résoudre à effectuer une augmentation de capital, affirme mercredi le quotidien Financial Times.
Le journal économique britannique souligne qu'une telle levée de fonds reste pour l'instant très hypothétique, le directeur général de la banque Baudoin Prot estimant que son groupe est pour l'heure correctement capitalisé.
DANONE a lancé mercredi un emprunt obligataire de 500 millions d'euros à échéance cinq ans, doté d'un coupon de 2,50%.
SAINT GOBAIN a annoncé mercredi le placement d'une émission obligataire en deux tranches pour un montant total de 1,75 milliard d'euros qui servira principalement au refinancement de sa dette existante.
BIOALLIANCE PHARMA a annoncé une perte nette de 8,75 millions d'euros au premier semestre, après une année 2010 positive, mais indique que ses revenus récurrents sont en croissance et que sa trésorerie s'est renforcée.
Le groupe chimique américain Dow Chemical a affirmé ne pas être intéressé par son petit concurrent français ARKEMA.