La Bourse de Paris évoluait en forte baisse lundi matin, perdant 2,12%, déçue par l'absence de mesures concrètes sur le sauvetage de la Grèce à l'issue d'une réunion qui a mis en lumière la division des responsables européens face à la crise de la dette.
A 09H30 (07H30 GMT), le CAC 40 lâchait 64,24 points à 2.966,84 points. Vendredi, l'indice vedette de la place parisienne avait cédé 0,48% mais il avait terminé la semaine sur un gain de 1,90%.
Les marchés européens se montraient dépités après la réunion de deux jours des ministres des finances européens en Pologne, faute d'avancées sur le dossier grec et la crise de la dette en zone euro.
"Aucune décision n'a été prise pendant la réunion de l'Eurogroup de ce week-end. Malgré la nécessité d'agir, les dirigeants européens font toujours preuve de lenteur et n'ont toujours pas ratifié les mesures promises le 21 juillet", observent les analystes de Saxo Banque dans une note.
Les responsables européens ont fait part de leurs divisions et se sont seulement retrouvés pour critiquer les Etats-Unis qui ont demandé à la zone euro de mobiliser plus d'argent pour régler la crise.
Le manque de réponse "n'est pas susceptible d'apaiser rapidement les inquiétudes des investisseurs. La valorisation des marchés européens restera faible tant que les investisseurs n'auront pas le sentiment qu'une solution durable n'a pas été trouvée pour la Grèce", renchérissent les économistes du courtier Aurel BGC.
La journée de lundi sera très importante pour la Grèce qui tiendra à 12H00 GMT une téléconférence avec la troïka représentant les créanciers du pays, à savoir la zone euro, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI).
Le pays essaiera de montrer qu'il respecte ses engagements budgétaires, seul moyen d'obtenir le versement de la prochaine tranche de prêts internationaux de 8 milliards d'euros, une décision attendue en octobre.
Le gouvernement grec a d'ailleurs annoncé dimanche qu'il procèdera à de nouvelles mesures d'économies en 2012 pour réduire le secteur public.
Les valeurs bancaires étaient les premières victimes des hésitations en zone euro, même si l'agence d'évaluation financière Moody's a prolongé la période d'examen de la note de l'Italie, qu'elle envisage d'abaisser. Des rumeurs de dégradation avaient pesé sur plusieurs titres bancaires vendredi.
BNP Paribas perdait 2,54% à 27,48 euros et Société Générale 4,17% à 18,17 euros. Crédit Agricole ne lâchait que 0,35% à 4,90 euros.
Natixis (-2,39% à 2,33 euros) sort du CAC 40 lundi, remplacé par l'équipementier Safran (-0,86% à 26,07 euros).
Capgemini résistait (+0,55% à 25,66 euros) après avoir vu la recommandation sur le titre relevée à "surpondérer", contre "neutre", par Morgan Stanley.
Michelin reculait (-4,37% à 46,30 euros) pour les raisons inverses, la banque américain ayant abaissé son opinion à "sous-pondérer" contre "surpondérer" auparavant.
Hors CAC 40, NicOx s'envolait (+14,81% à 1,27 euro). Une étude préliminaire semble montrer l'efficacité de l'oxyde nitrique (substance chimique sur laquelle NicOx a assis son développement) pour réduire les effets secondaires de certaines statines utilisées pour réduire le taux de cholestérol.