La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte baisse lundi, focalisée sur les divisions européennes sur les dossiers de la crise de la dette et du sauvetage de la Grèce, à l'orée d'une journée dépourvue d'indicateurs économiques majeurs.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 2,53% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Vendredi, le CAC 40 a cédé 0,48% à 3.031,08 points mais a terminé la semaine sur un gain de 1,90%.
La prudence a été de mise également à la veille du week-end à Wall Street où le Dow Jones a gagné 0,66% et le Nasdaq 0,58% à la clôture vendredi.
Les marchés attendaient d'en savoir plus sur les résultats d'une réunion des ministres européens des finances qui devaient se pencher sur le dossier grec et la situation en zone euro.
Or, les responsables européens se sont montrés une nouvelle fois divisés et n'ont guère avancé sur le second plan d'aide à la Grèce. Ils se sont néanmoins retrouvés pour critiquer les Etats-Unis qui ont demandé à la zone euro de mobiliser plus d'argent pour régler la crise.
Pour Cameron Peacock, analyste chez IG Markets, le début de semaine sur les marchés devrait être marqué par "des inquiétudes sur la zone euro".
"Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que la Grèce ne pourra pas réduire assez ses dépenses pour tenir ses objectifs", selon l'analyste.
Réuni de manière exceptionnelle dimanche, le gouvernement grec a annoncé qu'il procèdera à de nouvelles mesures d'économies budgétaires en 2012 pour réduire le secteur public. Ces nouvelles mesures doivent permettre d'assurer la prochaine tranche du prêt des créanciers du pays, attendue en octobre.
Lundi, le ministre des Finances grec doit d'ailleurs rendre sa copie aux responsables de la zone euro, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), la "troïka" des créanciers, qui avait quitté le pays au début du mois en raison du retard dans les réformes promises.
Par ailleurs, alors que le soutien de l'Allemagne est essentiel pour assurer la cohésion en zone euro, le ton est monté ce week-end alors que le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a sévèrement tancé samedi son collègue de l'Economie qui avait évoqué une faillite de la Grèce.
Enfin, l'agence d'évaluation financière Moody's a annoncé vendredi qu'elle prolongeait la période d'examen de la note attribuée à l'Italie, actuellement à "Aa2", et qu'elle envisage d'abaisser.
Des rumeurs de dégradation du pays ont pesé vendredi sur certaines valeurs bancaires françaises, très exposées au pays.
Dans une séance marquée par l'absence de statistiques économiques, les investisseurs se préparaient par ailleurs au discours du président des Etats-Unis, Barack Obama, qui va proposer une nouvelle réduction du déficit de 3.000 milliards de dollars.
VALEURS A SUIVRE
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE et SOCIETE GENERALE: les banques doivent diversifier leurs actifs obligataires pour éviter une trop forte exposition aux pays en difficulté, mais elles ne pourront pas totalement se prémunir des risques pesant sur les dettes d'Etat, selon une étude publiée par la Banque des règlements internationaux (BRI).
De son côté, BNP Paribas Fortis, la plus grande banque de Belgique, envisage un plan d'économies de 200 millions d'euros par an, en demandant notamment à ses quelque 17.000 salariés de consentir des efforts en contrepartie d'un maintien de l'emploi.
SANOFI a annoncé avoir obtenu de la justice américaine le droit de conserver jusqu'en août 2012 l'exclusivité aux Etats-Unis de la vente de l'Eloxatine, son médicament contre le cancer colorectal.
La banque NATIXIS sort du CAC 40, remplacée par l'équipementier SAFRAN, selon une décision prise le 2 septembre par le Conseil scientifique des indices, qui gère les entrées et sorties au sein de l'indice parisien.
CAPGEMINI: Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur le titre à "surpondérer", contre "neutre" auparavant.
MICHELIN: Morgan Stanley a revu à la baisse son opinion sur le titre à "sous-pondérer" contre "surpondérer" auparavant.
TECHNIP a remporté un contrat pour fournir des prestations d'ingénierie liées à l'installation d'un complexe d'engrais pour le compte du groupe pétrolier brésilien Petrobas à Uberaba (ouest du Brésil)