
La Bourse de New York, rassurée par cinq séances positives, espère voir le spectre de la récession s'éloigner des Etats-Unis et la Réserve fédérale, mardi et mercredi, encourager une économie toujours chancelante.
"Les secteurs technologiques, bancaires et la vente au détail ont bien mené (les marchés). Ca a été une semaine très constructive", se réjouit Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a pris 4,7%, terminant vendredi à 11.509,09 points. L'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street n'avait pas connu cinq séances positives d'affilée depuis la dernière semaine de juin.
La Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 6,25% à 2.622,31 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 5,35% à 1.216,01 points.
Mais ces cinq séances en hausse ne doivent pas faire illusion: "C'est une embellie, pas autre chose", tranche Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
"La progression que l'on voit n'a pas grand chose à voir avec l'économie américaine", ajoute Marc Pado, même si investisseurs et analystes excluent désormais le spectre de la récession, à l'image de Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors, pour qui "ce n'est qu'un ralentissement".
Les yeux rivés sur l'Europe, qui tente d'enrayer la crise de la dette souveraine, la place new-yorkaise a été soulagée par les assurances données par Paris et Berlin quant au maintien de la Grèce dans la zone euro.
Comme les bourses du Vieux Continent, Wall Street a ensuite été dopée par l'annonce des cinq principales banques centrales mondiales d'élargir l'approvisionnement des marchés en dollars.
Aux Etats-Unis, les indicateurs restent dans le rouge: production industrielle américaine en net ralenti au mois d'août, recul de l'activité manufacturière de la région de New York pour le quatrième mois d'affilée, et progression des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage.
"Pour vraiment repartir avec un marché bien orienté, il faut qu'on ait plus de visibilité sur la croissance aux Etats-Unis et sur la croissance américaine, il faut qu'on voit une amélioration des marchés de l'emploi, le début d'une solution en Europe et pas seulement des mesures à court terme ou temporaires", prévient M. Volokhine.
Destiné à fouetter le marché du travail, le plan sur l'emploi que le président Barack Obama a remis au Congrès lundi n'a pas convaincu nombre d'investisseurs, d'autant que l'opposition républicaine rend quasi-impossible une adoption en l'état.
"Il s'agit plus d'augmenter les taxes et d'étendre la couverture de l'assurance-chômage que de fournir une réponse à long terme au décalage structurel qu'il y a dans le marché du travail", juge Lindsey Piegza, de FTN Financial.
Très attendue, la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) se tient mardi et mercredi prochain. Un abaissement du taux directeur paraît inenvisageable, puis il est quasi nul depuis décembre 2008.
Pour plusieurs analystes, le FOMC devrait augmenter la maturité de son portefeuille. Ceci devrait permettre à la Fed de faire baisser un peu plus les taux d'intérêt à long terme --et donc de stimuler l'investissement-- sans avoir à créer de nouveau de la monnaie, ce qui risquerait d'alimenter à terme l'inflation.
Deux indices seront par ailleurs suivis cette semaine: les chiffres des mises en chantiers de logements (mardi) et ceux des ventes de logements anciens (mercredi).