La Bourse de New York se repliait nettement jeudi à la mi-séance, après trois séances de hausse, la prudence reprenant le dessus à la veille d'une intervention du patron de la banque centrale américaine (Fed): le Dow Jones perdait 1,32% et le Nasdaq 1,46%.
Vers 16H30 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 149,47 points à 11.171,24 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 36,07 points à 2.431,62 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 lâchait 1,32% (15,56 points) à 1.162,04 points.
Mercredi, Wall Street avait aligné une troisième séance d'affilée de hausse, spéculant sur un nouveau coup de pouce de la Fed à la croissance: le Dow Jones avait gagné 1,29%, le Nasdaq 0,88% et le S&P 500 1,31%.
En hausse à l'ouverture, les indices de Wall Street ont rapidement battu en retraite.
"Il y a une rumeur d'abaissement de la note de l'Allemagne", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
L'information a été démentie, "mais comme les gens sont extrêmement nerveux, ils s'en servent pour vendre. Et puis, on pense de plus en plus à (vendredi) et on se dit qu'il n'y aura pas" d'annonces de nouvelles mesures de relance par la Fed, a-t-il ajouté.
Le président de la Fed, Ben Bernanke, doit s'exprimer vendredi à Jackson Hole (ouest des Etats-Unis). Les investisseurs s'interrogent sur le ton de son discours et se demandent s'il va indiquer que l'institution est prête à adopter de nouvelles mesures de relance de l'économie.
"Une partie de la hausse des marchés depuis le début de la semaine semble être en anticipation de bonnes nouvelles dans le discours", a observé Frederic Dickson, de DA Davidson.
Mais l'analyste ne s'attendait à "aucune annonce significative, mais plutôt à une clarification du communiqué de politique monétaire que la Fed a publié le 9 août", lors de sa dernière réunion, a-t-il ajouté.
Sur le front macroéconomique, les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont progressé pour la deuxième semaine de suite, retrouvant leur niveau le plus élevé depuis la mi-juillet.
A l'ouverture, le marché avait été porté par les valeurs financières, qui restaient bien orientées après l'annonce par le milliardaire Warren Buffett qu'il investissait cinq milliards de dollars dans le capital de Bank of America (+11,63% à 7,80 dollars).
JPMorgan Chase prenait 0,25%, Citigroup 2,49%, Wells Fargo 0,57%, Morgan Stanley 3,18%.
"Si on écoute ce que dit M. Buffett, c'est un signe de confiance dans l'économie", a relevé Gregori Volokhine.
"Il a surtout cassé le dos des +shorts+" des intervenants du marché qui pariaient sur une baisse du titre Bank of America, "ce qui était le but, il fallait vraiment arrêter la spirale infernale de la baisse", a-t-il ajouté.
Apple (-1,08% à 372,06 dollars) pesait sur le secteur technologique, après la démission du patron emblématique du groupe informatique, Steve Jobs. Le titre limitait ses pertes après avoir chuté de plus de 5% dans les échanges électroniques juste après l'annonce mercredi soir.
L'avionneur Boeing cédait 1,72% à 60,63 dollars. La compagnie aérienne delta Air Lines a commandé 100 moyen-courriers 737-900 nouvelle génération à rayon d'action étendu au constructeur. Le contrat représente 8,5 milliards de dollars au prix catalogue.
Le marché obligataire remontait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,227% contre 2,260% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,594% contre 3,614% la veille.