(AOF / Funds) - "Il est communément admis, et la presse, pas seulement anglo-saxonne, en fait ses choux-gras, que les hommes politiques européens devraient être plus prompts à prendre des décisions et que les marchés, plus clairvoyants, devraient donner le la. Outre que l'idée que ce qui est bon pour la finance est bon pour le monde n'est pas une idée acceptée de tous, peut-être faut-il voir dans cette position un tropisme narcissique erroné des dits marchés", note Mandarine Gestion dans sa lettre du mois de juillet.
"En effet, peut-être est-il plus difficile d'emmener l'Europe, en s'en donnant les moyens, vers plus de fédéralisme que de tenir une position sur ou sous-pondérée bancaire. Peut-être, sous réserve que la volonté politique des européens soit gardée, les politiques ont-ils en réalité plus de temps et plus de moyens que les marchés."
"La question est posée, un éditorial du Financial Times comparant la semaine dernière la construction de l'euro à l'invention de l'Esperanto ! Peut-être les financiers confondent-ils aussi parfois leurs problèmes avec ceux de l'économie (il faut dire que par l'ampleur des risques qu'ils prennent, ils ont parfois raison). Ainsi comment peut-on acheter une assurance contre un défaut de l'Etat américain en pensant que cela puisse avoir la moindre valeur ? Il y a pire, comment peut-on émettre des CDS sur un défaut de l'Etat américain ?"
"Peut-être peut-on s'inquiéter (après Lehman) du montant d'ETF émis, ne reposant sur aucune contrepartie physique (transformant ainsi, par exemple, un investissement souhaité sur l'or en risque de contrepartie). Peut-être peut-on s'interroger sur l'assimilation faite par le marché, du fait de la réglementation qu'il a choisie, entre une dégradation faite par une agence de notation et un défaut. La volatilité que connaissent les marchés européens est pénible pour nous, gérants, et plus encore pour NOS clients. Les performances passées, à défaut d'être flamboyantes, ne justifient pas l'opprobre associé à l'investissement actions européennes, et ceci sur un point bas de marché."