Deutsche Bank a réduit hier son objectif de cours de 4,5 euros à 3 euros et réitéré sa recommandation Conserver sur Havas dans le cadre d'une étude sur les agences de communication. Le bureau d'études explique que l'activité de ces sociétés est très dépendante de l'évolution du PIB. Tout en reconnaissant qu'il ne savait pas si l'économie va seulement ralentir ou rechuter, il a réduit ses prévisions de façon préventive. Il a ainsi abaissé ses estimations de croissance organique de 5%/6% à 1,5%/2% pour 2012, ce qui, selon lui, est cohérent avec une croissance du PIB mondial d'environ 3%.
Ce qui a conduit l'analyste à réduire ses prévisions de bénéfice par action 2012 de 6% à 8%.
Dans l'hypothèse d'une récession, Deutsche Bank évalue le potentiel de baisse moyen du secteur à 32%. Dans l'hypothèse d'un ralentissement économique, il juge le secteur bon marché.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Havas est l'un des leaders mondiaux dans les services marketing ;
- Le groupe bénéficie de positions importantes en Europe ;
- Le développement dans les pays émergents et le numérique sont deux relais de croissance significatifs ;
- La structure de bilan d'Havas est excellente ;
- David Jones, le nouveau directeur général du groupe et jusque-là PDG du réseau Havas Worldwide, jouit d'une bonne réputation dans le secteur.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe ne dispose que d'un seul réseau de taille mondiale (Havas Worldwide) quand ses concurrents en ont trois, voire quatre ;
- Les performances d'Havas restent inférieures à celles de ses concurrents en termes de rentabilité opérationnelle, notamment par rapport à Publicis ;
- Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise. Le groupe dépend fortement de la conjoncture européenne (60% de l'activité) ;
- La présence d'Havas dans les pays émergents, notamment en Asie, est encore trop faible par rapport à ses concurrents.
Comment suivre la valeur
- Havas donne traditionnellement très peu d'indications sur ses prévisions de croissance et encore moins de chiffres ;
- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique. C'est l'un des premiers secteurs à voir son activité aussi bien s'arrêter que redémarrer ;
- A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "net new business" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets minoré des pertes de budgets estimées ;
- Les intentions dans la communication de Vincent Bolloré, qui détient 32,9% du capital d'Havas et près de 30% des droits de vote du britannique Aegis, le premier réseau européen d'achats d'espaces, sont à suivre. Mais un rapprochement entre les deux sociétés semble désormais écarté ;
- Des acquisitions sont envisageables afin de combler le retard du groupe dans le numérique et dans les zones émergentes. Les analystes estiment que des opérations pertinentes serviraient de catalyseur au titre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Selon le baromètre SRI-Capgemini Consulting, le chiffre d'affaires du secteur a été multiplié par trois au premier semestre 2010 en France. Les prévisions sont optimistes pour l'avenir alors que ce segment a mis du temps à démarrer. Aux Etats-Unis, l'Interactive Advertising Bureau (IAB) prévoit que, tous types confondus, elle pourrait représenter 15% des investissements publicitaires en ligne cette année. Or elle ne pesait que 3% du marché il y a seulement deux ans. Selon eMarketer, le marché pourrait représenter, à lui seul, 4 milliards de dollars en 2011 au niveau mondial. En France, le marché, beaucoup plus limité se situerait plutôt aux environs de 30 ou 40 millions d'euros pour l'année 2010. Le format qui tend à s'imposer est le pre-roll. Ce sont des spots similaires à ceux diffusés en télévision, mais plus courts (de 15 à 20 secondes en moyenne). Ils interviennent juste avant le démarrage d'une vidéo.