Les marchés actions européens ont clôturé la séance de jeudi au plus bas depuis le 22 juillet 2009. Cette nouvelle dégringolade s'explique par les propos jugés inquiétants des présidents de la Commission. José Manuel Barroso a déclaré que la crise financière n'est plus limitée aux pays dits "périphériques" de la zone euro. La BCE a pourtant annoncé procéder à de nouveaux rachats d'obligations souveraines. L'indice CAC 40 a sombré de 3,90% à 3 320,35 points pour sa neuvième séance de baisse consécutive tandis que l'Eurostox 50 a chuté de 2,62% à 2 432,40 points.
Adidas a progressé de 2,81% à 50,04 euros aujourd'hui. Le groupe d'équipements de sport surfe sur le relèvement de ses objectifs 2011 grâce à sa bonne performance au premier semestre. La marque aux trois bandes anticipe désormais une croissance des ventes d'environ 10%, hors effet de changes, contre de 5% à 10% auparavant. La marge opérationnelle est attendue entre 7,5% et 8%, à comparer avec 7,5% en 2010. Le bénéfice par action devrait lui enregistrer une progression de près de 15% et atteindre entre 3,1 et 3,12 euros.
Le titre Axa a finalement perdu 2,66% à 11,71 euros malgré la publication de résultats semestriels meilleurs que prévu. Les investisseurs sont également rassurés par le faible impact de l'exposition du groupe à la Grèce. L'assureur a présenté un résultat net multiplié par plus de 4 à 3,999 milliards d'euros tandis que son résultat opérationnel a progressé de 10% en comparable à 2,222 milliards d'euros.
Le calvaire boursier de Veolia Environnement (- 18,88% à 11,60 euros), plus forte baisse du CAC 40, s'est poursuivi. Depuis son profit warning de vendredi, le numéro un mondial des services a vu s'évaporer un tiers de sa capitalisation. Afin de faire face aux difficultés actuelles, le groupe a annoncé un plan de restructuration baptisé « Convergence ». Celui-ci prévoit la concentration des activités du groupe sur moins de 40 pays contre 77 aujourd'hui dès 2013.
Les chiffres macroéconomiques
400 000 nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont été enregistrées au cours de la semaine du 30 juillet, à comparer avec un consensus Reuters de 405 000. Le chiffre de la semaine précédent a été révisé de 398 000 à 401 000.
A la clôture, l'euro cote 1,4159 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.