Les futures sur indices prédisent une nouvelle baisse à l'ouverture sur les marchés actions européens dans le sillage de Wall Street, qui s'est effondré jeudi de plus de 4%. Les craintes sont toujours très vives concernant un ralentissement de la croissance mondiale. Les investisseurs s'inquiètent également d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro. Les opérateurs prendront connaissance aujourd'hui des chiffres de l'emploi au mois de juillet aux Etats-Unis, généralement très suivis par les marchés.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay note la formation de la purge attendue depuis quelques jours : volume, amplitude de la bougie, clôture au plus bas sous le soutien majeur, tous les éléments se réunissent pour définir un point bas, au moins local. L'objectif étant enfoncé, les analystes de DayByDay reprennent un biais neutre : la très forte volatilité rend tous les scénarii probables : il semble préférable de se tenir à l'écart de ce marché tant qu'aucune nouvelle indication technique ne se dessine. Dans tous les cas, il faut franchir 3445 points (soit 130 points de hausse), pour avoir un premier signe de force.
Les valeurs à suivre
AXA
Axa a présenté des résultats meilleurs que prévu au titre du premier trimestre. Son résultat net a été multiplié par plus de 4 à 3,999 milliards d'euros tandis que son résultat opérationnel a progressé de 10% en comparable à 2,222 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 3,588 milliards pour le résultat net et 2,187 milliards pour le résultat opérationnel. L'assureur a précisé avoir enregistré 92 millions d'euros de dépréciation nette sur les obligations d'Etat grecques. Le chiffre d'affaires a reculé de 3% en comparable à 46,836 milliards d'euros.
DEXIA
Dexia a publié au titre du deuxième trimestre une perte de 4,032 milliards d'euros ; la plus lourde de son histoire. C'est un chiffre supérieur aux prévisions des analystes, qui anticipaient une perte de 3,640 milliards seulement. Dexia a indiqué que sa contribution au plan d'aide à la Grèce a eu un impact négatif de 338 millions d'euros au deuxième trimestre. La contre-performance de la banque franco-belge s'explique aussi par la vente d'actifs risqués. L'établissement avait déjà indiqué que cette cession pèserait à hauteur de 3,6 milliards d'euros dans les comptes.
NATIXIS
Natixis a publié au titre du deuxième trimestre un résultat net de 505 millions d'euros contre 447 millions attendu par les analystes. L'an dernier, le bénéfice net de la filiale de BPCE s'élevait à 522 millions d'euros. Le produit net bancaire a progressé de 3% sur la période à 1,768 milliard d'euros. BPCE, la maison mère de Natixis, a dévoilé un produit net bancaire de 6,116 milliards d'euros au deuxième trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
12h00
Production industrielle en juin / ALLEMAGNE
14h30
Marché de l'emploi en juillet (taux de chômage et évolution de l'emploi) / ETATS-UNIS
Hier à Paris
Les marchés actions européens ont clôturé la séance de jeudi au plus bas depuis le 22 juillet 2009. Cette nouvelle dégringolade s'explique par les propos jugés inquiétants des présidents de la Commission. José Manuel Barroso a déclaré que la crise financière n'est plus limitée aux pays dits "périphériques" de la zone euro. La BCE a pourtant annoncé procéder à de nouveaux rachats d'obligations souveraines. L'indice CAC 40 a sombré de 3,90% à 3 320,35 points pour sa neuvième séance de baisse consécutive tandis que l'Eurostox 50 a chuté de 2,62% à 2 432,40 points.
Hier à Wall Street
La dégringolade s'est poursuivie jeudi sur les marchés actions américains. Les indices ont chuté dans le sillage des places européennes alors que les craintes concernant l'économie mondiale sont au plus haut. La crise de la dette européenne inquiète toujours autant les investisseurs après les propos pessimistes de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. Les indices Dow Jones et Nasdaq ont reculé respectivement de 4,31% à 11 383,68 points et de 5,08% à 2 556,39 points. De son côté, le S&P 500 a chuté de 4,78% à 1 200,07 pts ; sa plus mauvaise séance depuis février 2009.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ARPU : L'Average Revenue Per User désigne chez les opérateurs téléphoniques le revenu moyen par abonné ; cette mesure tend à devenir un étalon de la performance de ces sociétés.