Le rebond enregistré hier sur les marchés américains pourrait n'avoir été qu'un feu de paille. Des inscriptions au chômage un peu moins élevé que prévu ont un peu limité la pression baissière sur les futures. Sur le plan des valeurs, le groupe d'agroalimentaire Kraft pourrait se distinguer à la hausse grâce à ses projets de scission. Ce qui pourrait aussi être le cas de Gap grâce à ses prévisions. A quelques minutes de la reprise des cotations, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent respectivement 0,90% à 1243,20 points et 0,78% à 2284,50 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains se sont retournés à la hausse en seconde partie de séance, entraînés par les valeurs technologiques. Wall Street a mis fin à sept séances consécutives de baisse. La séance avait pourtant mal commencé après l'annonce d'une baisse surprise de l'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services. Cette statistique est une nouvelle preuve de la mauvaise santé de l'économie américaine. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,25% à 11896,44 points tandis que le Nasdaq Composite a grimpé de 0,89% à 2693,07 points.
Les chiffres macroéconomiques
400 000 nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont été enregistrées au cours de la semaine du 30 juillet, à comparer avec un consensus Reuters de 405 000. Le chiffre de la semaine précédent a été révisé de 398 000 à 401 000.
Les valeurs à suivre
ACTIVISION BLIZZARD
Le numéro un mondial des jeux vidéos et filiale de Vivendi, Activision Blizzard, a relevé ses prévisions annuelles. L'éditeur de World of Warcraft et de Call of Duty table sur un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, de 77 cents pour un chiffre d'affaires ajusté de 4,05 milliards de dollars. Il visait auparavant respectivement 73 cents et 3,95 milliards. Le consensus Thomson Reuters s'élevait à 75 cents pour le bénéfice par action et 4,06 milliards pour les ventes.
DIRECTV
Le groupe de télévision payante par satellite DirecTV a dévoilé des bénéfices plus élevés que prévu au deuxième trimestre grâce à la hausse du nombre d'abonnés et de l'ARPU. Son bénéfice net a progressé de 29% à 701 millions de dollars, soit 91 cents par action. Le consensus Thomson Reuters était de 85 cents. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13% à 6,60 milliards de dollars. Le groupe revendique 26 000 nouveaux abonnés en net.
GAP
Le groupe américain d'habillement Gap a annoncé qu'il visait un bénéfice par action compris entre 33 et 34 cents au deuxième trimestre. Le consensus FactSet s'élève à 29 cents. Il a réalisé des ventes stables à 949 millions de dollars en juillet. Sur une base comparable, c'est-à-dire en prenant seulement en compte les magasins ouverts depuis au moins un an, le chiffre d'affaires est en recul de 5%, contre une hausse de 2% à la même époque en 2010. Son chiffre d'affaires du deuxième trimestre a augmenté de 2% à 3,39 milliards de dollars. Il recule cependant de 2% à données comparables.
KRAFT FOODS
Kraft Foods a publié des résultats meilleurs que prévu au titre du deuxième trimestre et a annoncé un projet de scission. Le résultat net a progressé de 4,2% à 976 millions de dollars. Ramené au nombre d'actions, ce chiffre ressort à 62 cents hors éléments exceptionnels, contre 58 cents selon les prévisions des analystes. Le chiffre d'affaires, de son côté, a progressé de 13,3% à 13,9 milliards de dollars. Le groupe agroalimentaire américain a par ailleurs relevé ses prévisions sur l'ensemble de l'exercice.
TARGET
Target, le second plus important distributeur discount des Etats-Unis, a enregistré une hausse de 5,6% de ses ventes à 4,84 milliards de dollars en juillet. Sur une base comparable, c'est-à-dire en prenant seulement en compte les magasins ouverts depuis au moins un an, le chiffre d'affaires est en hausse de 4,1%. Le consensus FactSet était de 3,7%. Depuis le début de l'année, les ventes en comparable sont en progression de 2,9%. L'année dernière à la même époque, elles progressaient de 2,2%.
VISTEON
Visteon a publié au titre du deuxième trimestre un résultat net de 26 millions de dollars, soit 50 cents par action. L'an dernier, l'équipementier automobile avait enregistré sur la même période une perte nette de 201 millions de dollars, soit 1,55 dollar par action. Les ventes du groupe ont progressé de 15% à 2,18 milliards de dollars. Le groupe a par ailleurs relevé ses prévisions de chiffre d'affaires, qui sont désormais comprises entre 8 et 8,2 milliards de dollars contre une précédente fourchette de 7,75 à 7,85 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ARPU : L'Average Revenue Per User désigne chez les opérateurs téléphoniques le revenu moyen par abonné ; cette mesure tend à devenir un étalon de la performance de ces sociétés.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.