
La Bourse de New York a signé un timide rebond mercredi après les fortes pertes enregistrées ces derniers jours, au terme d'une séance nerveuse où les indicateurs économiques ont encore déçu: le Dow Jones a gagné 0,25% et le Nasdaq 0,89%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a pris 29,82 points à 11.896,44 points, ce qui lui a évité d'enchaîner neuf baisses consécutives, un schéma inédit depuis 1978. Le Nasdaq, à dominante technologique, a engrangé 23,83 points à 2.693,07 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 de son côté a avancé de 0,50% (ou 6,29 points) à 1.260,34 points.
"Un changement énorme s'est opéré chez les gérants de portefeuilles institutionnels, qui réalisent que le marché est très vulnérable, entre les problèmes européens et le fait qu'aux Etats-Unis, on se dirige vers des mesures d'austérité, que l'on veuille les appeler comme cela ou pas", a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Le marché s'est hissé dans le vert en toute fin de séance sans briller, après une chute de près de 7% en une dizaine de jours, toujours sur fond d'inquiétude pour l'économie.
"Les données économiques ont été médiocres ces dix derniers jours, et aujourd'hui ne fait pas exception", a observé Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
La hausse de l'activité dans les services a encore ralenti en juillet, et plus que prévu, selon l'indice de l'association ISM, à 52,7%. Les commandes à l'industrie ont de leur côté reculé en juin, même si la baisse a été moins forte qu'attendu.
Le marché avait ouvert sur une note quasi stable, trouvant un peu encourageants les 114.000 emplois créés en juillet par le secteur privé, selon les chiffres du cabinet ADP.
L'évolution a été mouvementée tout au long de la séance, le Dow Jones plongeant sur la barre des 11.700 points dans la matinée (soit une baisse de 166 points) avant de se reprendre, non sans hésitation.
"On arrive à un point où la sensibilité des courtiers va jouer un rôle important. Les ventes ont été exagérées, et on pourrait avoir un rebond en un claquement de doigt", a prévenu Michael James face à la volatilité des échanges.
Certaines discussions autour de nouvelles mesures de soutien à l'économie après la série d'indicateurs inquiétants publiés aux Etats-Unis, en particulier depuis les chiffres de la croissance vendredi, ont par ailleurs animé les salles de marché, a par ailleurs rapporté Mace Blicksilver.
Côté entreprises, de nombreuses publications trimestrielles se sont encore révélées supérieures aux attentes.
L'émetteur de cartes de crédit Mastercard (+13,39% à 338,47 dollars), en particulier, a largement dépassé les attentes avec un bénéfice par action de 4,76 dollars contre 4,23 dollars estimé.
Le groupe de médias Time Warner (-1,26% à 33,57 dollars) a confirmé ses objectifs pour l'année en cours.
Le câblo-opérateur Comcast (-0,18% à 22,77 dollars) a vu ses ventes augmenter de 50% au deuxième trimestre.
Le secteur de l'énergie a été oublié dans le rebond du marché, face au fort recul des prix du brut. Au sein du Dow Jones, le groupe pétrolier Chevron a perdu 0,67% à 102,76 dollars et son concurrent ExxonMobil 0,15% à 77,72 dollars.
L'action du canadien Research in Motion, qui a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, a pris 4,89% à 25,33 dollars après le "plus vaste" lancement de téléphones multifonctions BlackBerry de son histoire (cinq nouveaux appareils dévoilés).
Le marché obligataire a de son côté profité de son statut de valeur refuge après l'accumulation de signes pessimistes pour l'économie américaine.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,599% contre 2,624% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,873% contre 3,919%, après avoir déjà bondi la veille.