Les marchés européens devraient prolonger leur baisse ce matin dans le sillage de Wall Street qui a nettement creusé ses pertes en seconde partie de séance. Les investisseurs s'inquiètent d'une possible contagion de la crise grecque à l'Espagne et à l'Italie, mais aussi de la dégradation des perspectives économiques. A ce titre, les investisseurs seront très attentifs aux statistiques économiques et en particulier à l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux USA. A Paris, Société Générale et Suez Environnement, qui ont publié leurs résultats, seront à surveiller.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay constate que le marché français ne donne aucun signe de retournement : la dynamique reste (fortement) baissière par l'intermédiaire d'une longue bougie noire avec une clôture au plus bas. En effet, les cours ont atteint 3522 points, enfonçant tous les soutiens. Et comme il n'y a toujours aucun volume notable, la purge finale du mouvement n'est pas encore arrivée. En conséquence, et sous 3590 points, les analystes de DayByDay conserve un biais baissier. Les prochains soutiens se situent maintenant à 3487 et 3443 points.
Les valeurs à suivre
ASTELLIA
Astellia a réalisé un chiffre d'affaires de 13,6 millions d'euros, en recul de 8% au premier semestre 2011. Le spécialiste des solutions d'optimisation pour la gestion de la Qualité de Service et la performance des réseaux de téléphonie mobile a expliqué que recul traduisait « essentiellement » un décalage des affaires. « L'international a vu son activité reculer de 5% à 10,8 millions d'euros. Au Maghreb et au Moyen-Orient, la croissance est freinée par les bouleversements politiques engendrant des retards », a précisé la société.
ACCOR
Accor a annoncé avoir signé un contrat avec le groupe Sodexo en vue de la cession de Lenôtre, à la suite des avis favorables émis par les comités d'entreprise de Lenôtre et de Accor. « La réalisation effective de cette opération devrait intervenir d'ici à la fin du mois de septembre, sous réserve de l'approbation des autorités de la concurrence », a précisé le groupe hôtelier. Ce dernier avait annoncé le 21 juillet être entré en négociations exclusives avec Sodexo pour la cession de Lenôtre, pour une valeur d'entreprise de 75 millions d'euros.
CFAO
CFAO (+ 1,39% à 29,865 euros) a échappé à la baisse hier grâce au soutien de HSBC, qui a relevé sa recommandation de Neutre à Surpondérer. L'objectif de cours a été rehaussé de 30 euros à 34 euros. Le bureau d'études estime que la dynamique du distributeur spécialisé dans l'automobile et les produits pharmaceutiques en Afrique et DOM-TOM est désormais plus favorable. Il qualifie de robustes les résultats du premier semestre, en particulier au niveau de sa division Automobile, malgré les troubles en Côte d'Ivoire et l'impact défavorable des changes.
SUEZ ENVIRONNEMENT
Suez Environnement a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 221 millions d'euros, en baisse de 42,8%, et un résultat brut d'exploitation de 1,233 milliard d'euros, en hausse de 18,3% (17,6% à taux de change constant). Le numéro deux mondial des services à l'environnement explique que le RBE a été tirée par le segment Eau Europe avec l'intégration d'AGBAR et le segment Déchets Europe qui a bénéficié d'un niveau soutenu d'activité avec une hausse des volumes traités.
Les chiffres macroéconomiques
10h00
Indices des directeurs d'achat dans le secteur des services et composite en juillet / ZONE EURO
11h00
Ventes au détail pour juin / ZONE EURO
13h15
Enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé en juillet / ETATS-UNIS
16h00
Indice des directeurs d'achat dans le secteur des services en juillet / ETATS-UNIS
16h00
Commandes industrielles pour juin / ETATS-UNISCe matin, l'euro cote 1,4117 face au billet vert.
Hier à Paris
Rien ne semble pouvoir arrêter la dégringolade des marchés actions européens. Les indices sont pris en tenaille par les signes de plus en plus nombreux de la mauvaise santé de l'économie américaine et par les craintes de contagion de la crise grecque à l'Espagne et à l'Italie. Les rendements des emprunts de ces deux Etats ont atteint aujourd'hui leur niveau le plus élevé en 14 ans, selon des données Reuters. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,82% à 3522,79 points tandis que l'Eurostoxx 50 a cédé 1,62% à 2551,20 points.
Hier à Wall Street
Selon un scénario opposé à celui de la veille, les marchés américains ont creusé leurs pertes en seconde partie de séance, pour finir en repli de plus de 2%. L'indice Dow Jones a ainsi affiché sa huitième baisse consécutive malgré l'adoption du plan de relèvement du plafond légal de la dette. Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'économie : la consommation des ménages a reculé en juin pour la première fois depuis septembre 2009. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 2,19% à 11866,62 points tandis que le Nasdaq Composite a perdu 2,74% à 2669,23 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.