L'hémorragie se poursuit sur les marchés européens. Les indices continuent d'être pénalisés par les craintes sur la croissance et la contagion de la crise de la dette souveraine à l'Italie et à l'Espagne. Le secteur bancaire, pourtant en première ligne de la crise de la dette souveraine, rebondit. Ce qui n'est pas le cas en France, avec en particulier Société Genérale qui est sanctionné après son profit warning sur 2012. Vers 12h20, l'indice CAC 40 perd 0,48% à 3506,05 points tandis que le FTSE Eurotop 100 cède 0,79% à 2171,08 points.
Suez Environnement (+1,91% à 12,825 euros) affiche la plus forte hausse de l'indice CAC 40 grâce à des résultats semestriels jugés solides. Le numéro deux mondial des services à l'ENVIRONNEMENT a publié des résultats en ligne malgré une charge surprise de 52 millions en raison d'un surcoût sur un contrat en Australie. En revanche, la bonne performance de la division Eau a positivement surpris les analystes. Cette publication de Suez Environnement contraste avec le profit warning lancé la semaine dernière par son concurrent et numéro un du secteur, Veolia Environnement.
Bic (+ 4,21% à 64,09 euros) se distingue lui au sein de l'indice SBF 120, soutenu par la publication de résultats semestriels meilleurs que prévu et le relèvement de sa prévision de croissance pour sa principale division, l'activité Grand public. Au premier semestre, le leader mondial des briquets, stylos et rasoirs jetables a réalisé un résultat net part du groupe de 118,5 millions d'euros, en croissance de 18,8%, et un résultat d'exploitation normalisé, de 185,2 millions d'euros, en progression de 30,1%. Le résultat d'exploitation normalisé est ressorti à 102 millions d'euros au deuxième trimestre, dépassant ainsi nettement le consensus de 90 millions d'euros.
En revanche, Société Générale chute de 7,23% à 30,155 euros après avoir abandonné son objectif de résultat net pour 2012. La banque a annoncé un résultat net part du groupe de 747 millions d'euros, en baisse de 31,1% au deuxième trimestre en raison de la dépréciation des titres d'Etat grecs. Cette dépréciation s'élève à 395 millions d'euros avant impôts. Le produit net bancaire a reculé de 2,6% à 6,5 milliards d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
La croissance de l'activité dans le secteur privé a ralenti en juillet, selon le bureau d'études Markit. L'indice des directeurs d'achat composite, c'est-à-dire prenant en compte les secteurs des services et manufacturier, s'est élevé à 51,1, supérieur à son estimation flash de 50,8, mais inférieur à son niveau de juin (53,3). Cet indice, qui est considéré comme un bon indicateur pour prévoir les évolutions du PIB à court terme, a atteint son niveau le plus faible depuis septembre 2009.
Les ventes en volume du commerce de détail ont augmenté de 0,9% en juin par rapport à mai dans la zone euro (ZE17) et de 0,7% dans l'Union européenne, a annoncé Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Le consensus Reuters était de +0,5%. En mai, le commerce de détail avait diminué de 1,3% dans les deux zones.
Aux Etats-Unis, l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé en juillet sera publiée à 14h15 et l'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services en juillet à 16 heures en même temps que les commandes industrielles pour juin.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4323 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.