La Bourse de Paris a terminé en forte baisse mercredi (-1,93%, selon les chiffres définitifs), soit sa huitième séance de baisse consécutive, tourmentée par de mauvais indicateurs américains témoignant de la faiblesse de la première économie mondiale.
Le CAC 40 a perdu 67,85 points à 3.454,94 points, dans un volume d'échanges très fourni, malgré la période estivale, de 5,230 milliards d'euros. Il tombe à un plus bas depuis le 25 août 2010 (3.450,19 points) et n'avait plus connu huit séances de repli d'affilée depuis fin février 2009.
L'indice parisien ne s'est pas démarqué des autres places boursières européennes, Londres perdant 2,34%, Francfort 2,30% et l'Eurostoxx 50 1,85%.
Les investisseurs concentrent leurs inquiétudes sur l'état de santé de l'économie américaine, dont tous les indicateurs laissent penser qu'elle ralentit fortement.
"L'économie américaine montre des signes d'essoufflement. Tous les indicateurs ressortent moins bons qu'attendu", souligne Wilfried Beau, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
"L'adoption de l'accord sur le relèvement de la dette aux Etats-Unis n'a pas suffi", rappelle-t-il.
En baisse tout au long de la séance, le marché parisien a très largement creusé ses pertes après plusieurs indicateurs dans l'après-midi, perdant même brièvement plus de 2%
Si le marché a plutôt résisté à l'annonce selon laquelle le secteur privé aux Etats-Unis a créé 114.000 emplois en juillet, soit plus que prévu, il a accusé le coup après l'indice ISM dans les services.
La croissance de ce secteur a encore ralenti en juillet, plus que ne le prévoyait le marché.
M. Beau prévient que toutes ces mauvaises nouvelles macroéconomiques aux Etats-Unis viennent s'ajouter à un contexte très tendu en zone euro sur les questions de dette et à des résultats d'entreprises américaines et européennes qui sont "de plus en plus en dessous des attentes".
La quasi-totalité des valeurs du CAC 40 ont fini en baisse mais les bancaires ont été parmi les titres les plus chahutés mercredi, Société Générale se distinguant par une chute de 8,97% à 29,59 euros alors que le groupe a lancé un avertissement sur son objectif de bénéfice en 2012.
Le groupe a par ailleurs dégagé un bénéfice net en baisse de 31% au second trimestre, en raison de dépréciations passées sur les titres d'Etat grecs.
Crédit Agricole a quant à lui perdu 6,57% à 7,47 euros.
Plus généralement, les valeurs cycliques, très sensibles à la conjoncture, ont souffert de la dégradation de l'ENVIRONNEMENT économique.
ArcelorMittal a lâché 5,65% à 19,47 euros, Lafarge 3,04% à 33,28 euros et Renault de 3,20% à 34,23 euros.
En revanche, les valeurs défensives se sont démarquées à l'image de GDF Suez (+0,48% à 21,91 euros) et Danone (-0,37% à 49,32 euros).
Hors CAC 40, Bic a bondi (+3,61% à 63,72 euros) après un résultat net meilleur que prévu au deuxième trimestre.