La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse mercredi malgré l'adoption par le Congrès américain d'un plan pour réduire le déficit des Etats-Unis, un accord insuffisant selon Moody's qui risque d'abaisser la note du pays.
Le contrat à terme sur le CAC 40 abandonnait 1,16% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Mardi, la Bourse de Paris a terminé en baisse pour la 7e séance consécutive (-1,82%). A New York, le Dow Jones a perdu 2,19% chutant sous les 12.000 points et le Nasdaq 2,75%.
La thématique des dettes souveraines devrait une fois de plus peser lourdement sur la tendance.
Moody's a prévenu mardi les Etats-Unis qu'ils risquaient de perdre la note "Aaa" attribuée à leur dette publique, la meilleure possible, pour laquelle la perspective est désormais "négative".
Cette décision a été annoncée quelques heures après l'adoption par le Congrès d'un plan pour réduire le déficit budgétaire des Etats-Unis, accompagné d'un relèvement du plafond légal de la dette de l'Etat fédéral.
L'agence d'évaluation financière a estimé que les mesures votées ne suffiraient pas nécessairement pour améliorer l'état des finances publiques américaines.
Le plan laisse en effet la première économie mondiale sur la voie de déficits budgétaires abyssaux, faute de toucher à une fiscalité insuffisante pour combler la hausse prévue des dépenses.
Pour Fitch Ratings en revanche, le compromis adopté par le Congrès est conforme au maintien d'une note "AAA" pour le pays, mais des efforts restent à faire.
La Chine a pour sa part accueilli très durement l'adoption de ce plan, estimant qu'il échouait à désamorcer "la bombe" de la dette américaine et confirmant son intention de limiter sa dépendance au dollar pour ses énormes réserves de change. L'agence de notation financière chinoise Dagong a dans la foulée abaissé la note américaine.
En zone euro, les craintes de contagion s'accentuent. L'Italie et l'Espagne sont de nouveau sous la pression des marchés et leurs gouvernements se mobilisent pour endiguer la panique même si Bruxelles a exclu toute discussion sur un plan de sauvetage pour ces pays.
Les investisseurs seront très attentifs cette séance aux indicateurs qui seront publiés outre-Atlantique alors que les dernières statistiques avaient été décevantes voire alarmantes sur l'état de santé de la première économie mondiale. Sont attendus les chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé et l'indice ISM d'activité dans les services en juillet ainsi que les commandes industrielles en juin.
"Des déceptions entraîneraient le CAC 40 vers de nouveaux plus bas, d'autant que les dernières publications d'entreprises sont médiocres", a souligné un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
VALEURS A SUIVRE
SOCIETE GENERALE a annoncé un bénéfice net en baisse de 31% à 747 millions d'euros au 2e trimestre, en raison de dépréciations passées sur les titres d'Etat grecs, et averti qu'elle aurait du mal à tenir ses objectifs de bénéfice fixés pour l'année prochaine.
SUEZ ENVIRONNEMENT a publié un bénéfice net en fort recul pour le premier semestre, en raison d'une base de comparaison défavorable, mais a dévoilé des performances opérationnelles en nette amélioration conformément à ses objectifs.
DANONE a signé un accord avec le groupe indien Wockhardt, présent dans les secteurs de la biotechnologie et de la pharmacie, en vue d'acquérir sa branche nutrition pour un montant de 250 millions d'euros.
BIC a publié un bénéfice net quasiment stable pour le deuxième trimestre, à 64,6 millions d'euros, et un léger recul du chiffre d'affaires à 476,2 millions d'euros.
DNXCORP, ex-DreamNex, spécialiste du commerce en ligne dédié au charme et aux rencontres coquines, a vu son chiffre d'affaires reculer de 5,4% au deuxième trimestre sur un an, après une baisse de 7,9% au premier trimestre.