La Bourse de Paris accentuait ses pertes mardi, (-2,36%) plombée par le secteur bancaire, l'absence d'accord des dirigeants européens sur la Grèce ravivant encore davantage les inquiétudes des investisseurs sur la crise de la dette en zone euro.
A 10H05 (08H05 GMT), le CAC 40 cédait 89,81 points à 3.717,70 points.
"Les responsables européens ont une fois de plus fait des promesses et le marché ne peut plus se contenter de cela", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Les responsables économiques européens ont promis lundi soir de renforcer la force de frappe du Fonds de secours financier européen et de le doter de nouveaux moyens face au risque d'une contagion qui mettrait l'Union monétaire en péril.
Rien n'a été en revanche annoncé sur les modalités de participation des créanciers privés.
"Plus que jamais, nous sommes dans le psychologique et la clef reste dans la gestion de l'exposition du secteur privé en cas de difficulté financière d'un pays européen", souligne Christian Parisot, analyste pour le courtier Aurel.
"Une perte de confiance durable risque de senclencher sur les marchés si un certain nombre de mesures ne sont pas prises rapidement", avertissent de leur côté François Duhen et Benoît Rodriguez du Crédit Mutuel-CIC.
Les stratégistes insistent sur l'accélération du programme d'austérité par Athènes, la mise en oeuvre des augmentations de capital des banques européennes les plus fragiles en premier lieu en Grèce et sur le vote en urgence au Parlement italien du plan de réduction des dépenses publiques pour 2013-2014.
Les valeurs bancaires étaient les premières victimes de la crise de la dette. Crédit Agricole abandonnait 5,24% à 8,29 euros, BNP Paribas 4,04% à 44,61 euros et Natixis 3,84% à 3,13 euros.
Carrefour perdait 4,20% à 21,64 euros et Casino cédait 2,41% à 61,87 euros. L'homme d'affaires brésilien Abilio Diniz, engagé dans un bras de fer avec Casino autour d'un projet de rapprochement de leur filiale commune CBD Pao de Açucar avec Carrefour, a annoncé la tenue mardi à Paris d'un conseil d'administration extraordinaire du groupe stéphanois. Cette réunion intervient alors que la justice brésilienne réclame d'en savoir plus sur les modalités de financement de ce projet, auquel Casino veut faire barrage.