La Bourse de Paris a vécu une séance difficile jeudi (-2,16%), pénalisée par un regain d'inquiétudes sur la croissance économique mondiale sur fond de fragilité en Europe, la Grèce pesant toujours sur le moral des investisseurs et tirant les valeurs bancaires vers le bas.
A la clôture, l'indice vedette CAC 40 a abandonné 83,58 points pour s'inscrire à 3.787,79 points, dans un volume d'échanges de 3,37 milliards d'euros.
Les replis étaient également importants sur les autres places européennes: le Dax à Francfort a perdu 1,77% et le Footsie à Londres a lâché 1,71%. L'eurostoxx 50 a fléchi de 2,34%.
Dès l'ouverture, déprimée par le ralentissement de l'expansion de l'activité manufacturière chinoise, la cote parisienne a fait grise mine.
En cours de journée, les mauvaises nouvelles se sont accumulées. D'abord venant de la zone euro avec l'annonce du repli de la croissance de l'activité privée en juin. Ensuite, dans l'après-midi, les Etats-Unis ont apporté leur lot de déceptions: fléchissement des ventes de maisons individuelles en mai et remontée des nouvelles inscriptions au chômage à mi-juin, qui se sont révélées plus importantes que prévu.
"Il y a une conjoncture d'éléments défavorables aux marchés actions: des signes de plus en plus prononcés de ralentissement à la fois aux Etats-Unis avec le chômage et en Chine", ont souligné les analystes de Global Equities.
A cela s'ajoutent le dossier grec et plus largement celui du problème des dettes souveraines en Europe. Le rôle des banques et celui de leur contribution -volontaire ou forcée- pour venir en aide à la Grèce dans le cadre d'un prochain plan de sauvetage a pesé sur le cours des valeurs financières.
Depuis quelque temps ces valeurs font en grande partie la pluie et le beau temps sur le CAC 40. Jeudi, elles ont été fortement malmenées. Crédit Agricole a perdu 3,75% à 9,87 euros, BNP Paribas 3,86% à 51,28 euros, Société Générale 3,55% à 38,46 euros et Natixis 3,45% à 3,38 euros. Hors CAC 40, Dexia qui fait preuve d'une extrême volatilité en raison de la faiblesse de son cours a cédé 5,37% à 2,06 euros.
Les valeurs liées à la haute technologie, très dépendantes de la conjoncture économique, cédaient significativement du terrain: STMicroelectronics (-5,47% à 6,45 euros), Ubisoft (-4,51% à 6,55 euros), Gemalto (-3,51% à 30,90 euros), Cap Gemini (-3,46% à 37,34 euros).
Les valeurs énergétiques évoluaient en ordre dispersé alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a indiqué ne pas avoir encore pris position sur la prolongation de l'exploitation du réacteur numéro 1 de la centrale EDF de Fessenheim. EDF reculait de 1,92% à 25,59 euros et, hors CAC 40, Areva gagnait 2,60% à 26,01 euros.
Seule EADS a réussi, parmi les valeurs du CAC 40, à se hisser dans le vert, dopée par les commandes reçues par sa filiale Airbus lors du Salon du Bourget. Le titre a gagné 0,78% à 22,02 euros, soit un gain finalement modeste compte tenu du record de 730 commandes enregistré par le constructeur européen.