
La Bourse de Paris a fléchi de 0,88% mercredi, retrouvant quasiment ses niveaux du début de l'année, dans un marché dominé par l'incertitude avec des opérateurs qui s'interrogent sur la vigueur de la croissance économique mondiale.
A la clôture, l'indice vedette a cédé 33,94 points à 3.837,98 points, dans un volume d'échanges peu étoffé de 3 milliards d'euros.
Le CAC 40 n'est pas très loin de son plus bas de l'année (3.696 points) atteint le 16 mars après la catastrophe du Japon.
Le marché a mal commencé la journée après les propos du président de la Fed Ben Bernanke mardi soir. Ce dernier a confirmé un ralentissement de l'économie aux Etats-Unis sans pourtant annoncer de mesures supplémentaires pour tenter de juguler cet essoufflement.
"Si cette constatation n'est pas une surprise, la déception du marché vient du fait que M. Bernanke n'a pas évoqué un éventuel prolongement de sa politique monétaire ultra accommodante", a indiqué Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Gestion Privée.
Cette politique monétaire qui consiste à faire fonctionner la planche à billets doit s'achever fin juin et elle avait permis de soutenir l'économie depuis l'automne 2010.
"Il n'a pas fait d'effort d'habillage et le marché sanctionne", a ajouté M. Rozier.
Autre élément d'inquiétude pour les marchés la cacophonie qui règne sur le dossier grec. Alors que ce dossier semblait sur la voie d'être réglé vendredi dernier, il revient sur le devant de la scène.
"Une nouvelle fois l'Allemagne fait dérailler le consensus qui semblait en cours et a recréé une inquiétude sur la manière dont la deuxième aide à la Grèce va être délivrée", a indiqué un opérateur parisien sous couvert d'anonymat.
Le secteur pétrolier a été très agité ce mercredi, certains s'inquiétant d'une moindre consommation de pétrole dans le sillage d'un ralentissement économique mondial. Mais le fait que la production de l'opep reste finalement stable, à l'issue de la réunion des producteurs de pétrole, a toutefois permis de calmer les esprits.
Total a repris du poil de la bête et ne cédait plus que 0,20% à 38,21 euros après avoir essuyé de plus lourdes pertes en cours de séance.
En revanche, CGG Veritas (industrie para-pétrolière) est resté mal orienté (-3,74% à 24,82 euros) s'inscrivant comme la plus forte baisse du SBF 120. En recul également Vallourec, dans le meme secteur, (-2% à 81,71 euros) et Technip (-1,79% à 71,69 euros).
Comme d'habitude lorsque des doutes apparaissent sur la viabilité de la croissance, les valeurs cycliques sont les premières à souffrir et au premier rang d'entre elles on note Renault (-2,20% à 36,72 euros) et Air France (-2,40% à 10,79 euros).
Même les valeurs défensives, d'ordinaire plus résistantes, étaient également en recul comme Carrefour (-1,93% à 29,5 euros) et Essilor (-0,50% à 55,30 euros).
Aucune valeur du CAC 40 n'a réussi à terminer dans le vert.