La Bourse de Paris a terminé en forte baisse jeudi (-1,89%), sous les 3.900 points, affectée par des statistiques inquiétantes sur l'état de santé de l'économie américaine et la nouvelle dégradation de la note de la Grèce par Moody's.
Dans le rouge depuis l'ouverture, le CAC 40 a creusé ses pertes après la publication de nouveaux indicateurs américains très décevants pour céder 74,94 points à 3.889,87 points à la clôture.
Les échanges ont été limités à 2,56 milliards d'euros, de nombreux investisseurs ayant délaissé le marché en ce jour férié dans plusieurs pays européens.
Le pessimisme a été de mise sur l'ensemble des places européennes. Londres a perdu 1,36%, Francfort 1,99% et l'Eurostoxx 50 1,59%.
"Toutes les valeurs ont terminé dans le rouge, ce qui montre que la morosité n'est pas spécifique à un secteur en particulier, mais que c'est bien la conjoncture tant en zone euro qu'aux Etats-Unis qui plombe les marchés", a résumé un analyste parisien sous couvert de l'anonymat.
Première mauvaise nouvelle, l'abaissement mercredi soir par Moody's de la note de la dette grecque à un niveau reflétant un risque réel de non-remboursement.
L?agence de notation met en avant les difficultés auxquelles Athènes doit faire face pour mettre en oeuvre les nouvelles mesures de réduction des déficits demandées de concert par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
Un accord sur la Grèce semble se profiler. "Ce nouveau plan devrait avoisiner les 60 à 70 milliards d'euros et pourrait être annoncé dès vendredi", a estimé l'analyste.
Les indicateurs publiés jeudi outre-Atlantique n'ont pas été de nature à rassurer les investisseurs.
La productivité des entreprises américaines a nettement ralenti au premier trimestre et les commandes aux industries manufacturières ont baissé en avril.
Sur le front de l'emploi, les nouvelles inscriptions au chômage ont certes reculé cette semaine, mais cette baisse est inférieure aux attentes du marché.
"Faut-il vraiment voir dans la série de statistiques de mai une inflexion durable de tendance vers un ralentissement net de l?économie américaine, ou ces données reflètent-elles des conséquences temporaires des catastrophes naturelles au Japon et d?une forte progression du cours du baril de pétrole jusqu?au début du mois?", s'interrogent les analystes de CM-CIC Securities.
Du côté des valeurs, le secteur financier a subi une fois de plus les tensions sur les dettes souveraines de la zone euro. Axa a cédé 2,59% à 14,66 euros, BNP Paribas 2,58% à 52,41 euros et Crédit Agricole 1,66% à 10,35 euros.
Renault (-3,04% à 37,90 euros) est resté pénalisé par le fort recul de ses ventes en France.
EADS a cédé 3,34% à 21,39 euros, souffrant de la forte remontée de l'euro par rapport au dollar.
Alcatel-Lucent a perdu 3,92% à 3,80 euros et STMicroelectronics 3,21% à 7,45 euros toujours pénalisé par l'avertissement sur résultats annoncé mardi par le Finlandais Nokia.
Total, première capitalisation du CAC 40, a terminé en baisse de 2,37% à 38,64 euros et Technip a reculé de 2,25% à 72,50 euros. Les prix du pétrole ont fortement reculé mercredi à New York, le baril perdant plus de 2 dollars.