La Bourse de New York a fait une pause avant d'aborder une semaine raccourcie par un jour férié et intense en rendez-vous économiques, avec notamment la publication des indices ISM et des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.
"Quand se profile un long week-end, il est rare que les investisseurs initient des mouvements importants", souligne Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones -- qui a fêté ses 115 ans jeudi -- a perdu 0,56% à 12.441,58 points, signant un quatrième repli hebdomadaire successif.
Le Nasdaq, à dominante technologie, a cédé 0,23% à 2.796,86 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 0,16% à 1.331,10 points.
Le marché a connu une semaine relativement apathique en terme de volumes d'échanges à l'approche d'un week-end de trois jours, et sera fermé lundi pour Memorial Day.
Il a commencé la semaine par une nette baisse devant les inquiétudes exacerbées face à la crise de la dette en zone euro et les problèmes en particulier de la Grèce, de l'Italie et de l'Espagne.
Le marché est resté sensible à l'évolution de l'euro et du dollar, qui influe sur les marchés de matières premières et les valeurs qui y sont liées.
"On assiste à une continuation de la phase de consolidation dans laquelle on se trouve depuis le début du mois", constate Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. "C'est assez constructif je trouve, étant donné que les liquidités ne semblent pas vouloir quitter le marché".
Les investisseurs ont alterné, "selon les opportunités du jour", entre différents secteurs, précise l'analyste: le marché s'est trouvé parfois porté par l'énergie, l'industrie et la technologie, parfois par des valeurs plus défensives les jours de prudence, comme le tabac, l'alimentation ou les télécoms.
Un certain nombre d'indicateurs ont ponctué la semaine, plutôt secondaires mais souvent décevants.
"Depuis début mars les publications économiques sont généralement inférieures au consensus. On a eu cette semaine notamment des enquêtes régionales pas très bonnes, on va probablement être déçu la semaine prochaine sur les indices ISM", explique Evariste Lefeuvre.
L'association ISM va publier mercredi son indice sur l'activité manufacturière puis mercredi celui sur l'activité dans les services pour le mois de mai, des chiffres toujours très suivis par les marchés.
En plus d'indicateurs déjà publiés par des branches régionales de la Réserve fédérale, comme celui de la Fed de Richmond mardi, les investisseurs pourront affiner leurs prévisions avant les indices ISM avec les chiffres de l'activité industrielle de la région de Chicago en mai mardi.
Autre grand rendez-vous de la semaine, les chiffres officiels de l'emploi et du chômage sont attendus vendredi. Après une série de décomptes hebdomadaires peu encourageants, les investisseurs ne sont pas très optimistes.
Ils auront les chiffres ADP de l'emploi privé mercredi et les demandes hebdomadaires d'allocations chômage jeudi pour préciser leur opinion, mais cette "actualité fondamentale, bien qu'attendue en baisse pourrait décevoir un peu plus", selon Evariste Lefeuvre.
"Il ne manque plus que ça pour finalement avoir une accélération de la baisse observée ces dernières semaines", prévient l'analyste.
Les investisseurs seront également confrontés aux prix des logements en mars et à l'état du moral des consommateurs en mai, calculé par le Conference Board, mardi, aux dépenses de construction du mois d'avril mercredi, ou encore aux chiffres de la productivité du premier trimestre et des commandes industrielles jeudi.