(AOF / Funds) - "Le resserrement des politiques économiques en cours ou attendu devrait peser sur la performance des marchés actions. Les facteurs de risque se sont accrus au cours des dernières semaines avec la hausse des prix du pétrole, le tremblement de terre et l'accident nucléaire au Japon, ou encore le regain d'inquiétude sur les dettes publiques en zone euro. En outre, le rythme de croissance devrait souffrir de la normalisation des politiques économiques", notait Société Générale Private Banking.
"En Europe, si l'Allemagne continue de mener la course en tête grâce à la vigueur du secteur manufacturier et à l'accélération de la consommation domestique, le reste de la zone euro présente des performances en demi-teinte, tandis que les pays du sud de l'Europe et l'Irlande subissent encore les séquelles de la crise économique et financière."
"Dans ce contexte, nous préférons réduire notre exposition aux actions dans la zone euro, au Royaume-Uni et au Japon, mais nous demeurons surpondérés sur les actions américaines. En effet, la Réserve fédérale va continuer à mener une politique de taux d'intérêt proche de zéro pour encore une période étendue, tandis que la politique budgétaire stimule toujours la demande. A HORIZON des prochains mois, l'avertissement de Standard and Poor's qui a placé la dette publique américaine sous surveillance négative ne devrait pas avoir d'incidence notable sur la politique budgétaire. L'enjeu est en effet à plus long terme."
"Sur le plan microéconomique, les profits sont principalement tirés à la hausse par les entreprises du secteur financier. Les perspectives de profits pour les entreprises non financières, sont désormais moins favorables. La hausse du cours des matières premières pince en effet les marges alors que les entreprises ont du mal à répercuter la hausse de leurs coûts de production sur leurs prix de vente."
"Au cours des prochains mois, nous anticipons un regain de volatilité sur les marchés actions alors que celle-ci est revenue à des niveaux jamais observés depuis 2007. L'accélération de la hausse des prix vient pénaliser le pouvoir d'achat des ménages et va peser sur la consommation. Par ailleurs, la profitabilité des entreprises va être affectée par la hausse du prix des produits de base. Dans ce contexte, il faut s'attendre à des révisions à la baisse de la progression attendue des bénéfices qui concernera sans doute davantage 2012 que 2011."
"Néanmoins, les marchés actions développés conservent encore un potentiel de progression d'ici la fin de l'année. C'est le marché américain qui offre les meilleures perspectives d'évolution d'ici la fin 2011. La dynamique des bénéfices par action depuis le début de l'année y a été plus favorable qu'en zone euro. Le caractère plus résilient du marché américain le prémunit davantage des aléas baissiers. Enfin beaucoup d'investisseurs institutionnels encore sous-investis devraient accroître la part de leurs investissements en actions alors que les placements obligataires deviennent relativement moins attractifs."
"En termes d'allocation sectorielle, nous privilégions les secteurs suivants : les valeurs du secteur énergétique sur lesquelles nous sommes fortement surpondérés compte tenu du niveau des dividendes (ratio dividende/cours de l'ordre de 6%) et de valorisations attractives. Les pressions haussières sur les prix du pétrole devraient en effet persister en raison d'une demande structurellement en hausse émanant des pays émergents."
"Les technologies de l'information qui sont soutenues par la reprise de l'investissement des entreprises et l'engouement des consommateurs pour les services en ligne ; le secteur des matières premières et des minières sous l'effet de l'envolée des cours qui traduit l'accroissement des besoins, même si les prix comportent une composante spéculative ; le secteur de la santé, sur lequel nous revenons, compte tenu de la faiblesse actuelle des valorisations et des opérations de fusions-acquisitions en cours ou à venir."
"Notre biais en faveur des valeurs américaines nous conduit également à surpondérer sur les valeurs cycliques liées à la consommation grâce à l'amélioration des perspectives d'emploi ainsi que les valeurs industrielles qui bénéficient de la faiblesse du dollar américain et de la demande des pays émergents."