La Bourse de New York a fini au plus haut depuis près de trois ans mardi, portée par de bons résultats de sociétés à la veille de commentaires très attendus de la banque centrale américaine (Fed): le Dow Jones a gagné 0,93% et le Nasdaq 0,77%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average est monté de 115,49 points à 12.595,37 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 21,66 points à 2.847,54 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a engrangé 0,90% (11,99 points) à 1.347,24 points.
L'indice regroupant les 30 valeurs vedettes de Wall Street n'avait plus fini à un niveau aussi élevé depuis juin 2008, comme le S&P 500.
Le Nasdaq termine, lui, à un sommet depuis fin octobre 2007, à quelques points de son pic de 2007. S'il le dépasse, l'indice technonologique se retrouvera à un record depuis 2001, au moment de l'éclatement de la bulle internet.
La Fed a entamé mardi une réunion de deux jours à l'issue de laquelle elle doit non seulement publier sa décision de politique monétaire, mais aussi organiser une conférence de presse de son président, Ben Bernanke, une première.
"On commence à réaliser que M. Bernanke est l'ami du marché. Quand il aura 45 minutes pour s'exprimer, ce ne sera pas le moment où il va casser tout ce qu'il a fait jusqu'à maintenant", a jugé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
Selon l'analyste, "le principal effet" des mesures de relance de la Fed a été "de faire remonter les marchés".
Le moment est particulièrement sensible pour la Fed: ses injections de liquidités dans le marché pour soutenir la reprise doivent s'arrêter en juin et les investisseurs s'interrogent sur la manière dont l'institution va gérer la transition.
En attendant, les investisseurs se sont concentrés sur la saison des résultats, "très très bonne", a estimé M. Volokhine.
Parmi les nombreuses publications de mardi, le groupe diversifié 3M (+1,93% à 95,94 dollars), le groupe de logistique UPS (+0,90% à 74,30 dollars) et le constructeur automobile Ford (+0,77% à 15,66 dollars) ont annoncé des bénéfices trimestriels à la fois en hausse et meilleurs que prévu.
La compagnie aérienne delta Air Lines a vu son titre s'envoler de 11,00% à 9,99 dollars. Elle a creusé sa perte en raison de la hausse du prix des carburants, mais les analystes s'attendaient à pire.
"Non seulement les sociétés dépassent les attentes, mais elles les dépassent largement", a commenté Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates. "C'est un signe très encourageant pour le marché. Cela montre que l'économie semble aller mieux, que les gens dépensent de l'argent et que les affaires vont bien".
La journée a été marquée par quelques déceptions: le producteur de sodas Coca-Cola (-1,20% à 66,93 dollars) et le fabricant d'imprimantes Lexmark (-14,44% à 32,76 dollars) ont enregistré des performantes inférieures aux attentes.
Le loueur de vidéos par correspondance et sur internet Netflix (-9,04% à 228,91 dollars) a été sanctionné, malgré des résultats meilleurs que prévu, en raison de prévisions financières décevantes.
La hausse du marché a été confortée par un indicateur meilleur que prévu aux Etats-Unis, où l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board a rebondi en avril après sa forte chute du mois de mars.
Le groupe informatique IBM a pris 0,49% à 168,49 dollars après l'annonce d'une hausse de 15% de son dividende et d'un programme de rachats d'actions de 8 milliards de dollars.
Toujours dans l'informatique, Oracle a progressé de 0,40% à 34,97 dollars. La société a annoncé le départ de son directeur financier Jeff Epstein, dont les fonctions seront assumées par la co-présidente Safra Catz, qui était à la fois sa supérieure hiérarchique directe et son prédécesseur.
Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,320% contre 3,363% lundi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,399% contre 4,459% la veille.